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La mission de l’ONU au Mali prendra fin le 30 juin – document

(Reuters) – La mission de maintien de la paix des Nations unies au Mali prendra fin le 30 juin et son personnel quittera le pays d’ici à la fin décembre, selon un projet de résolution français qui sera bientôt présenté au Conseil de sécurité, a pu consulter Reuters.

Cette décision met fin à des mois de tension entre les casques bleus et la junte militaire au pouvoir au Mali depuis les coups d’État de 2020 et 2021.

Le 16 juin, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a demandé le retrait immédiat de la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), mise en place en 2013 après une offensive armée de groupes djihadistes dans le nord du pays.

Selon le projet de résolution, le personnel de l’ONU restera au Mali jusqu’à la fin de l’année pour assurer une transition, mais ses activités seront réduites, y compris l’assistance à l’armée malienne.

Le texte de la résolution, authentifié par deux fonctionnaires de l’ONU et un expert militaire, circule depuis la semaine dernière.

La Minusma « maintiendra son personnel jusqu’au 31 décembre 2023, afin de planifier et de mettre en œuvre la cessation des opérations et le transfert des tâches », peut-on y lire.

Deux des sources interrogées ne s’attendent pas à ce que le texte soit amendé avant d’être soumis au vote du Conseil de sécurité jeudi. Pour être adoptée, la résolution devra recueillir au moins neuf votes favorables et aucun veto de la part des cinq membres permanents.

Un porte-parole de la MINUS s’est refusé à tout commentaire.

Les autorités maliennes n’ont pas répondu aux demandes de commentaires.

Un porte-parole de la mission de maintien de la paix de l’ONU a déclaré que l’ONU était prête à travailler avec les autorités maliennes sur un plan de retrait de la Minusma et que des discussions internes étaient en cours.

170 MORTS EN DIX ANS

Cette fin brutale de la Minusma, forte de 13 000 hommes, fait courir le risque d’un vide sécuritaire, même si les activités des casques bleus ont été limitées par la junte malienne, selon les experts et certains pays africains.

La France, qui était intervenue contre l’insurrection djihadiste en janvier 2013, a retiré ses forces du Mali l’été dernier, jugeant impossible de collaborer avec la junte au pouvoir, qui collabore désormais avec le groupe paramilitaire russe Wagner.

La Minusma a perdu environ 170 hommes au combat en dix ans, le bilan le plus lourd jamais enregistré par une mission de maintien de la paix de l’ONU.

Alors que la junte malienne a critiqué à plusieurs reprises la mission, d’autres pays africains ont demandé qu’elle reste au Mali, et même qu’elle augmente ses effectifs, lors des discussions de cette année. Les experts en sécurité craignent que la situation dans le nord et le centre du Mali ne se détériore davantage après le départ de la mission.

La Minusma protège des villes comme Gao et Tombouctou, assure des évacuations médicales pour les soldats maliens et transporte par avion des représentants du gouvernement pour leur éviter de traverser les zones de conflit par la route. Elle a également coordonné les pourparlers de paix entre les groupes armés rivaux dans le nord du Mali, suite aux Accords d’Alger de 2015.

Selon le projet de résolution, après le 30 juin, les opérations se limiteront à assurer la sécurité du personnel, des bases et des convois de l’ONU. Dans la mesure du possible, et avec l’autorisation des autorités maliennes, « la MINUSMA est autorisée à répondre aux menaces imminentes de violence contre les civils et à aider à l’acheminement de l’aide humanitaire par les civils dans son voisinage immédiat », ajoute le texte.

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