Le président d’honneur du parti Alliance Démocratique pour la Paix (ADP-Maliba), Aliou Diallo, s’est clairement prononcé contre l’entrée en guerre du Mali pour défendre le putsch au Niger.
Le riche homme d’affaires malien s’oppose fermement à ce que le Mali entre en guerre pour défendre le putsch au Niger. Selon lui, son pays a d’autres chats à fouetter, à savoir la concentration de ses énergies sur la lutte contre les terroristes qui gangrènent la ville et le pays, le respect strict des dispositions de sa nouvelle Constitution, dont la promulgation est encore fraîche, et des raisons éthiques. Je m’oppose à ce que le Mali entre en guerre pour défendre les putschistes du Niger, surtout quand le chef de la garde présidentielle fait un coup d’État pour occuper le fauteuil du président de la République qu’il est censé surveiller. Quel choc ! Quelle débâcle démocratique ! a-t-il déploré. L’article 187 de la nouvelle Constitution stipule que tout coup d’État ou putsch est un crime imprescriptible. A la lumière de cette disposition, le Mali ne devrait pas faire la guerre pour défendre ce qu’il a interdit, et personne ne devrait croire que c’est pour défendre le peuple nigérian.
Cerise sur le gâteau, son parti, comme son nom l’indique, se soucie de la paix dans toutes ses fibres. Lorsque nous avons fondé notre parti, nous l’avons appelé l’Alliance démocratique pour la paix. Je suis pour la paix et je resterai toujours pour la paix », a déclaré le président honoraire sur sa page Facebook. Comme les autres partis politiques, l’ADP a pour objectif de conquérir et d’exercer le pouvoir de manière démocratique.
L’entrée du Mali au Niger serait une aventure aux conséquences désastreuses. Nos ressources financières et nos forces armées doivent être utilisées pour combattre les terroristes qui nous mènent une guerre asymétrique depuis plus d’une décennie. Pour vaincre ce fléau, nous devons mettre en commun nos ressources et nos stratégies avec nos voisins, les autres pays du Sahel et la CEDEAO, qui en sont également victimes. L’organisation sous-régionale poursuit à juste titre l’objectif d’empêcher que la rupture de l’ordre constitutionnel ne devienne une réalité.
Sur un autre sujet concernant le retrait du Mali de la CEDEAO en cas d’intervention militaire, je ne suis pas d’accord. Depuis la création de la CEDEAO jusqu’à ce jour, le Mali a contribué et payé ses cotisations pendant 53 ans. Nous ne pouvons pas sacrifier notre contribution à l’intégration sous-régionale, surtout pour défendre un coup de force inconstitutionnel.
Ces positions contrastent fortement avec la déclaration du gouvernement, qu’il a soutenue jusqu’à présent.
Diakaridia Sanogo