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Le Mali exige le « retrait immédiat » de la mission de l’ONU, ce qui est désormais « presque impossible ».

Le ministre malien des Affaires étrangères a demandé vendredi devant le Conseil de sécurité de l’ONU le « retrait immédiat » de la mission de l’ONU dans son pays (Minusma), ce qui, selon son chef, est désormais « presque impossible ».
Nations Unies (Etats-Unis) (AFP)
« Le réalisme nous impose de reconnaître l’échec de la Minusma, dont le mandat n’est pas à la hauteur du défi sécuritaire », a déclaré Abdoulaye Diop aux membres du Conseil, qui doivent se prononcer le 29 juin sur le renouvellement du mandat de la mission de maintien de la paix, qui expire à la fin du mois.

« La Minusma semble faire partie du problème, en alimentant les tensions communautaires, exacerbées par des allégations extrêmement graves et très préjudiciables à la paix, à la réconciliation et à la cohésion nationale au Mali », a-t-il déclaré.

« Cette situation génère un sentiment de méfiance de la population à l’égard de la MINUSMA et une crise de confiance entre les autorités maliennes et la MINUSMA », a-t-il insisté, soulignant notamment le récent rapport négatif du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme sur l’opération anti-djihadiste à Moura en mars 2022.

« A la lumière de tous ces éléments, le gouvernement du Mali demande le retrait immédiat de la MINUSMA, mais est prêt à coopérer avec les Nations Unies à cet égard », a déclaré le ministre, rejetant toutes les options de modification du mandat de la mission présentées par le Secrétaire général de l’ONU.

Ces déclarations soulèvent de sérieuses questions quant à l’avenir de la mission.

Le renouvellement ou non de la mission « est une décision qui doit être prise par le Conseil de sécurité », a déclaré El Ghassim Wane, chef de la MINUS.

« Mais ce que je veux dire, et tout le monde est d’accord sur ce point, c’est que le maintien de la paix est basé sur le principe du consentement du pays hôte, et sans ce consentement, les opérations sont presque impossibles », a-t-il déclaré à la presse à l’issue de la réunion.

– Une question importante », a-t-il déclaré.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, soulignant que le statu quo n’était pas viable, a mis sur la table en janvier trois options pour l’évolution de la mission, allant d’une augmentation des effectifs à un retrait total des troupes si les conditions essentielles n’étaient pas remplies.

Dans un rapport publié en début de semaine, elle a recommandé au Conseil la solution intermédiaire, à savoir une « reconfiguration » de la mission pour la concentrer, à effectifs constants, sur un nombre limité de priorités.

La réunion de vendredi a démontré une fois de plus les divisions au sein du Conseil de sécurité sur la manière de faire évoluer la Minusma, créée en 2013 pour aider à stabiliser un État menaçant de s’effondrer sous la pression des djihadistes, protéger les civils, contribuer à l’effort de paix, défendre les droits de l’homme, etc.

Plusieurs pays, dont la France, responsable de la rédaction des résolutions sur le Mali, les États-Unis et le Royaume-Uni, ont souligné l’importance de la MINUSMA.

« C’est un enjeu important pour le Mali, mais aussi pour la stabilité de toute la région », a souligné l’ambassadeur de France Nicolas de Rivire.

« Nous pensons que toute proposition devrait être basée sur l’opinion du pays hôte », a déclaré l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia.

« La vraie question n’est pas le nombre de soldats de la paix, mais leur fonction : l’une des principales tâches du gouvernement malien est la lutte contre le terrorisme, qui ne fait pas partie du mandat des soldats de la paix », a-t-il ajouté, déplorant une fois de plus les critiques maliennes.

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