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le rapport accablant de la CNDH – Info-Matin

La Commission nationale des Droits de l’Homme à procéder à la publication du rapport de l’étude sur les besoins et attententes des victimes de l’esclavage dans la région de Kayes. Une région du Mali où cette pratique digne d’une autre époque est une triste réalité. Ladite étude s’inscrit dans le cadre du projet «Soutenir la lutte contre  »l’impunité au Mali » et est financée par son partenaire stratégique, Avocats sans Frontière Canada (ASFC).

La cérémonie de présentation de ce rapport à eu lieu, le 20 mai 2022, à l’Hôtel MAEVA, sous la présidence du représentant du ministre de la Justice et des droits de l’Homme, garde des Sceaux, Cheick Tidiane Traoré, en présence du Président de la CNDH, Aguibou BOUARE, du Chef du projet Avocats sans Frontière Canada, Abdoulaye DOUCOURÉ et du Représentant du ministre de la réconciliation, de la paix et de la Cohésion nationale, M. COULIBALY.

En campant le décor, le Coordonnateur du projet d’Avocats Sans Frontière Canada a souligné que les diverses manifestations de l’esclavage par ascendance constituaient de graves violations des droits humains au regard des articles 1er, 2 et 3 de la Constitution malienne qui se consacrent respectivement la sacralité de la personne humaine, interdisent toute discrimination fondée sur l’origine sociale, et les sévices ou traitement inhumain, cruel, dégradant ou humiliant.
Il a relevé que le cabinet CEDA qui a réalisé l’étude a présenté un rapport de 89 pages qui traite de la problématique de l’esclavage par ascendance dans la région de Kayes sous plusieurs aspects. « Cette présentation du rapport suscite beaucoup de réactions dans la salle surtout du côté de la société civile. Des réponses ont été refusées aux soucis », at-il martelé.

Le Président de la CNDH, dans son allocution, a appelé à agir en synergie contre la pratique. « Nous devons agir de concert afin de faire cesser de telles pratiques dignes d’une autre époque qui n’honore pas notre pays qui, faut-il le rappeler dès, 1222 interdisait l’esclavage avec la charte des Chasseurs du mandé, bien avant la Charte de KURUKAN FUGA de 1236 », at-il dit.

Il a ainsi rappelé qu’en fin 2017, début 2018 qu’un éveil de conscience a conduit des citoyens signifiés comme esclaves, par d’autres citoyens supposés être leurs maîtres, à se révolter contre leur statut.
« Les premiers ont donc entrepris de se prévaloir contre leurs conditions alors que les seconds tentent tout de maintenir le statu quo ni la pratique de l’esclavage par ascendance dans la région de Kayes. La radicalisation des positions ne pouvait que conduire à des violences constitutives d’atteintes souvent graves aux droits de l’Homme, entraînant des déplacements forcés, des traitements cruels inhumains ou dégradants, des coups et blessures, des injures « , at-il dit, avant de déplorer que face à cette atteinte intolérable à leur dignité, les victimes ont entrepris des actions sur le plan judiciaire, très souvent sans succès.

Selon lui, la CNDH a très vite montré que les réponses améliorées par l’État du Mali restaient défaillantes, car, poursuivaient-il, les victimes dans une situation de vulnérabilité infra minimale.
« L’institution nationale en charge des droits de l’Homme ne disposait pas de données fiables permant de quantifier le nombre de victimes ou faire un état des procédures judiciaires effectuées par les organisations de la société civile, les victimes, et leurs représentants légaux. De même, la CNDH ne disposait d’aucune donnée sur les besoins et attententes des victimes en termes de réparation et/ou de justice », at-il regretté.
Quant au représentant du ministre, de la justice et des droits de l’homme gardent des sceaux, il a mis l’accent dans son allocution que l’esclavage est une pratique inhumaine d’un autre âge qui ne peut prospérer au Mali.
Il a rassuré que le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme ne ménagera aucun effort pour instruire les procureurs de la République et autres poursuivants à accorder la plus haute importance aux dossiers d’esclavage afin de l’éradiquer totalement dans toutes ses manifestations sur l’ensemble du territoire national.

PAR CHRISTELLE KONE

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