le retrait du Royaume-Uni et la Côte d’Ivoire annoncés – Info-Matin

Le Royaume-Uni a annoncé ce lundi 14 novembre 2022, le retrait anticipé de ses militaires actuellement déployés au Mali, mettant notamment en avant le recours des autorités maliennes au groupe paramilitaire russe Wagner dans la lutte contre le terrorisme. L’information a été donnée par le secrétaire d’État aux forces armées, James HEAPPEY. A l’image de la Grande Bretagne, la Côte d’Ivoire s’annonce également son retrait d’une manière progressive d’ici à août 2023.

La nouvelle à fait la Une des journaux et le tour des réseaux hier mardi.
A l’origine de cette décision de retrait définitif du contingent britannique de la Mission de la paix de l’ONU (MINUSMA), Londres accuse Bamako de traiter avec le groupe de mercenaires Wagner.
«Le contingent du Royaume-Uni quittera (la mission de la paix de l’ONU) plus tôt que prévu. Il faut être clair sur le fait que la responsabilité de tout incombe à Bamako », a indiqué le Secrétaire d’Etat Britannique aux Armées Forces, James HEAPPEY, évoquant le rapprochement des autorités de la transition depuis 2020 avec le groupe paramilitaire Wagner, réputé proche du régime de Moscou.
Comme pour rehausser le point culminant, l’affirmation que le partenariat du gouvernement malien avec le groupe Wagner est un contreproductif pour la stabilité et la sécurité sur le long terme dans la région du Sahel.
« Le gouvernement britannique ne peut pas penser l’armée nationale pour assurer la sécurité quand le gouvernement du pays hôte n’a pas la volonté de travailler avec nous pour apporter une stabilité et une sécurité durable », a insisté M. HEAPPEY.
Signale que plus de 300 militaires britanniques sont présents au Mali après fin 2020, dans le cadre du déploiement de la MINUSMA dans les pays lancé en 2013, notamment pour établir la situation sécuritaire à la solde dans le projet contre les attaques des djihadistes après 2012.
Force est cependant de constater que la situation sécuritaire s’est dégradée depuis des années, malgré la présence de toutes ces forces occidentales et africaines dans notre pays.
Bien que l’engagement devait, en principe, durer trois ans, mais Londres a décidé d’anticiper le retrait de ses troupes, qui devait quitter le pays dans les six prochains mois.
L’argument selon le ministère de la Défense britannique, c’est la montée de l’instabilité dans le pays.
Par ailleurs, le retrait des troupes britanniques du Mali ne signifie pas que le Royaume-Uni se détourne complètement de ses engagements dans la région, a précisé le secrétaire d’État aux forces armées.
« Nous travaillons conjointement avec nos alliés pour étudier les options afin de rééquilibrer notre déploiement aux côtés de la France, de l’Union européenne et d’autres alliés partageant nos valeurs », affirme M. HEAPPEY.
La côte d’ivoire aussi…
En plus de la Grande Bretagne, la Côte d’Ivoire a, à travers une lettre adressée au Secrétariat général des opérations de paix des Nations Unies, Jean Pierre LACROIX, annonce le retrait progressif de sa troupe.
« La Mission Permanente de la République de Côte d’Ivoire présente ses compliments au Bureau du Secrétaire Général Adjoint aux Opérations de Paix (DPO) des Nations Unies à New York. Et a l’honneur de porter à sa connaissance ce qui suit : D’ordre du Gouvernement de la République de Côte d’ivoire, la Mission Permanente confirme la décision de retrait progressif des personnels militaires et de police ivoiriens déployés au sein de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) », tel est ainsi indiqué dans ladite lettre. L’annonce a été faite le 28 octobre 2022 par le Ministre Délégué Léon Kacou ADOM, lors de son entretien avec le Secrétaire Général Adjoint aux Opérations de Paix, Jean-Pierre LACROIX.
La lettre en question précise, en conséquence ce qui précède, le relais de la société de protection basée à Mopti ainsi que le déploie des officiers d’État-major (MS0) et des Officiers de Police (PO), prévus respectivement en octobre et novembre 2022, ne peut plus être effectué.
« De même, la Côte d’Ivoire n’envisage de relever, en août 2023, les militaires et autres éléments, présents au sein de la Force de la MINUSMA. Le Gouvernement ivoirien serait donc reconnaissant au Département des Opérations de Paix (DPO) des dispositions doines qu’il lui plaira de prendre en vue de la mise en œuvre immédiate de cette décision », précise la lettre.
Ainsi, suite à une telle décision, le département des opérations proposé un plan de retrait à Abidjan s’engage au service de la paix. A cet attendu, il est disposé à redéployer les contingents retirés du Mali, dans les
autres missions onusiennes de maintien de la paix. La Mission Permanente de la République de Côte d’Ivoire auprès des Nations Unies remercie le Bureau du Secrétaire Général Adjoint aux Opérations de Paix des Nations Unies de son aimable coopération et saisit cette occasion pour lui renouveler les assurances de sa haute considération », ainsi instruite dans la lettre
Rappelons que les relations entre les autorités de nos pays et ses partenaires, notamment l’ONU, se sont tendues ces derniers mois, à cause des clauses du mandat de la MINUSMA qui a été renouvelée en juin 2022 pour un an.
Ce retrait du contingent ivoirien dans le lot des soldats de la paix de l’ONU peut s’expliquer notamment par la tension qui perdure entre les deux pays voisins, suite à l’affaire dite des 49 mercenaires ivoiriens, dont 46 sont détenus au Mali après le 10 juillet 2022.
Notons que la France, principal pays intervenant militairement au Mali, notamment via les soldats de la force Barkhane, ainsi que ses partenaires européens avaient annoncé en février leur retrait du pays. Les derniers militaires français ont quitté le Mali le 15 août dernier, après près d’une décennie d’intervention.

PAR CHRISTELLE KONE