Le vote du Conseil de sécurité sur la demande du Mali de mettre fin à la mission de l’ONU dans le pays (MINUSMA) a été reporté à jeudi vendredi en raison des discussions en cours, ont indiqué mardi des sources diplomatiques.
Le 16 juin, prenant tout le monde par surprise, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a appelé au « retrait immédiat » de la MINUSMA, dénonçant son « échec ». Bien que le consentement de l’Etat hôte soit l’un des principes du maintien de la paix, le projet de résolution présenté par la France, qui manœuvre sur le dossier malien au Conseil de sécurité, propose de mettre fin à la mission, en accordant un délai de six mois pour le retrait des plus de 12 000 soldats et policiers déployés, selon des sources diplomatiques. Toutefois, en raison des discussions en cours entre les membres du Conseil, l’ONU et le Mali, le vote prévu jeudi a été reporté à vendredi, dernier jour du mandat actuel de la Minusma, selon l’une des sources diplomatiques. Le Mali a notamment demandé de raccourcir cette période de six mois, a indiqué à l’AFP une autre source diplomatique. Une période plus courte poserait la question des conditions pratiques du retrait. « Déplacer des milliers de casques bleus et leurs équipements, installations et personnel de soutien prend du temps », a déclaré lundi Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU, appelant à un « calendrier raisonnable ». Les Etats-Unis, qui ont déploré la décision du Mali, ont appelé à un « retrait ordonné et responsable ». Suite aux déclarations du ministre malien, le chef de la Minusma, El Ghassim Wane, a estimé qu’il devenait « presque impossible » de poursuivre la mission, mise en place en 2013 pour aider à stabiliser le pays, qui risquait de s’effondrer sous la pression des djihadistes, et à protéger les civils. Les relations entre Bamako et la MINUSMA se sont largement détériorées depuis l’arrivée au pouvoir des militaires en 2020.
