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Mali : Al Hassan jugé à La Haye

Il est accusé d’avoir personnellement supervisé l’application de châtiments corporels, d’amputations et de flagellations lorsque la ville de Tombouctou était sous le contrôle d’Ansar Dine et d’Al-Qada.

Les audiences du procès du Malien Al-Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed, accusé de crimes de guerre devant la Cour pénale internationale (CPI), se sont terminées jeudi dernier à La Haye, aux Pays-Bas.

Lors de la présentation des conclusions orales du procès Al-Hassan, qui a débuté mardi dernier dans l’une des salles de la CPI, l’accusation a confirmé les charges retenues contre Al-Hassan Ag Abdel Aziz Ag Mohamed. Il est accusé d’avoir personnellement supervisé l’application de châtiments corporels, d’amputations et de flagellations lorsque la ville de Tombouctou était sous le contrôle d’Ansar Dine et d’Al-Qada au Maghreb islamique, pendant environ un an à partir du début de l’année 2012.

Pour leur part, les représentants légaux des victimes accusent Al Hassan d’avoir contribué aux travaux du Tribunal islamique de Tombouctou et d’avoir participé à ses décisions. Il est également accusé d’avoir participé à la destruction de mausolées à Tombouctou avec l’aide de la police islamique dont les éléments travaillaient directement avec lui sur le terrain. Il est également accusé d’avoir contribué à la mise en œuvre de la politique de mariage forcé des femmes à Tombouctou, qui a conduit à de fréquents viols et à l’esclavage sexuel des femmes et des jeunes filles. La défense d’Al-Hassan a rejeté ces accusations.

À son tour, l’avocate principale de l’équipe de défense de M. Al-Hassan, Melinda Taylor, a confirmé que son client n’est rien de plus qu’une petite boîte de sardines, comme l’a décrit un éminent personnage de la ville de Tombouctou, qui est également l’un des témoins de l’accusation. En fait, certains prétendent qu’il ne s’agit que d’un second couteau.

L’équipe de défense d’Al-Hassan a expliqué aux juges de la CPI le déroulement des événements à Tombouctou en 2012, mois par mois, excluant la possibilité qu’Al-Hassan ait joué un rôle dans les actes de violence, y compris les viols et les mariages forcés.

Le jury de la Chambre pénale X, composé d’Antoine Kesia-Mbe Mindua (juge président), Tomoko Akane et Kimberly Prost, délibérera et rendra sa décision de condamnation ou d’acquittement conformément à l’article 74 du Statut de Rome dans un délai raisonnable.

Al-Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed est le deuxième Malien à comparaître devant La Haye après Ahmad Al Faqi Al Mahdi pour sa participation intentionnelle à la destruction de mausolées lors du déclenchement de la crise sécuritaire de 2012. Condamné à neuf ans de prison le 27 septembre 2016, sa peine a finalement été réduite de deux ans le 25 novembre 2021. Il a purgé l’intégralité de sa peine le 18 septembre 2022.

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