Le ministre malien de la Défense a assuré Berlin du « soutien » de la junte à un retrait ordonné de ses troupes de la mission onusienne Minusma d’ici fin 2023, a annoncé jeudi le ministre allemand de la Défense.
Le colonel Sadio Camara a donné cette assurance lors d’une conversation téléphonique avec son homologue Boris Pistorius. « C’était une discussion utile au bon moment », a-t-il déclaré, cité dans un bref communiqué, ajoutant : « Nous sommes convenus de rester en contact pour assurer un retrait en douceur de la Bundeswehr du Mali. » Avec un millier de soldats, l’Allemagne est le principal contributeur occidental à cette difficile mission de maintien de la paix. Le pays avait prévu de se retirer progressivement d’ici mai 2024. Mais le 30 juin, l’ONU a mis fin à la mission avec effet immédiat, une demande de la junte malienne qui fait craindre pour la sécurité de la population dans un pays toujours en proie aux attaques djihadistes. Tous les pays participant à la mission doivent désormais se concentrer sur l’organisation du retrait de leurs troupes, qui doit s’achever le 31 décembre 2023. Ce processus s’annonce massif et complexe, impliquant plus de 13 000 soldats et policiers, sans parler de leur équipement. La mission a été créée en 2013 pour aider à stabiliser un État menaçant de s’effondrer sous la pression des djihadistes, protéger les civils, contribuer à l’effort de paix et défendre les droits de l’homme. Depuis sa création, 174 soldats de la paix ont été tués. Les relations entre Bamako et la MINUSMA sont tendues depuis l’arrivée au pouvoir des militaires en 2020. Ces derniers ont poussé la mission onusienne vers la sortie, ayant déjà rompu les relations avec son ancien partenaire, la France, en 2021, et se sont tournés politiquement et militairement vers la Russie.