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Mali : Des jeunes perturbent brutalement une conférence pour lancer un nouveau mouvement


Un groupe de jeunes a brutalement perturbé lundi à Bamako une conférence de personnalités publiques qui annonçaient le lancement d’un nouveau mouvement critiquant les colonels au pouvoir au Mali, ont rapporté les médias sociaux et des témoins.
Des vidéos postées sur les réseaux sociaux montrent un groupe de plusieurs dizaines de jeunes entrant dans la Maison de la Presse et couvrant les discours d’un vacarme assourdissant de slogans et de klaxons. Peu après, des chaises ont volé d’un côté à l’autre dans une énorme bousculade et les fenêtres de la Maison de la presse ont été brisées alors que le groupe sortait.

Les jeunes brandissaient une banderole proclamant « le peuple malien ne suit plus un manipulateur » et visant apparemment l’un des initiateurs de la conférence, Issa Kaou N’Djim. Les instigateurs de cette intrusion n’ont pas été identifiés. Plusieurs personnes, dont N’Djim, lançaient une tentative de rassemblement des partis et organisations de la société civile, dont les contours sont encore flous. Cette initiative intervient dans un contexte où l’armée, qui a pris le pouvoir par la force en août 2020, détient tous les leviers et où toute contestation organisée est quasiment réduite au silence ou impuissante. Parmi les slogans de l’initiative figurent le respect du calendrier électoral pour le retour des civils au pouvoir et l’abandon du projet de nouvelle constitution. La demande d’abandon va directement à l’encontre des plans de la junte, qui a fait de la nouvelle Constitution un élément clé de son programme et un argument pour continuer à diriger le pays jusqu’aux élections prévues en 2024. Un référendum sur la nouvelle Constitution est prévu en mars, mais des doutes croissants subsistent quant au respect du calendrier. N’Djim avait été en 2020 l’un des leaders de la mobilisation contre le président Ibrahim Boubacar Keta, qui avait été élu deux ans plus tôt et finalement renversé par les militaires. Initialement partisan du chef de la junte, le colonel Assimi Gota, il a pris ses distances avec les militaires.

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