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Mali : élections présidentielles : pas de candidats sans programmes crédibles !

Les autorités de transition délégueront au futur pouvoir un État respecté, dont personne ne se soucie de remettre en question les décisions ou le sérieux des objectifs.

Ce futur pouvoir, qu’il soit le prolongement de celui des autorités actuelles ou une alternative, repartira avec le plus précieux des destins : un peuple fier de sa patrie et déterminé à en tracer le chemin. Le temps est donc venu pour les formations et les personnalités politiques qui se disputeront le pouvoir de capitaliser sur ces immenses réalisations. En le faisant ?

En profitant du cycle électoral, qui commencera par le référendum de 2023 et se terminera par les élections présidentielles de février 2024, pour dresser d’abord l’état complet de la nation ; puis pour définir clairement l’état dans lequel ils souhaitent la laisser à la fin de leur mandat ; enfin, en définissant précisément la trajectoire qu’ils suivront pour faire passer le Mali de son état initial à l’état final souhaité pendant leur mandat.

Tous les pouvoirs étatiques, à toutes les époques et en tous lieux, promettent essentiellement trois choses, nous enseigne l’anthropologie politique : la paix et la sécurité, la prospérité et la justice avec son corollaire de protection du faible contre l’arbitraire du fort.

Les promesses des aspirants au pouvoir peuvent être énoncées en vers ou en prose, elles peuvent se référer à des dieux ou à un dieu unique, elles peuvent être vociférées ou chuchotées, elles peuvent être faites par des pouvoirs héréditaires ou des républiques, elles peuvent reposer sur un régime démocratique ou autocratique, mais elles ne sont pas moins essentielles que ces trois promesses.

C’est pourquoi les Maliens doivent, plus que jamais, prêter attention au contenu des programmes des candidats à l’élection du Président de la République. Aucun d’entre eux ne nous promet autre chose que le bonheur, une vie meilleure, l’accomplissement de nos désirs, le soulagement de nos peines. Les promesses seront belles, mais les questions porteront sur la solidité de leurs fondations, le réalisme de leurs hypothèses, leur faisabilité en un mot.

Ce travail d’examen critique des différentes propositions qui seront faites au peuple malien doit impliquer tous les citoyens, mais surtout ceux qui ont eu l’occasion d’apprendre des métiers qui leur permettent de juger l’ensemble du programme gouvernemental ou certaines parties de celui-ci. Avec les meilleures intentions du monde, les programmes actuels peuvent être imparfaits.

Il appartiendra aux adversaires politiques, par le biais de la critique, d’exposer les insuffisances des uns et des autres. Mais surtout, il appartiendra aux individus d’éviter la tâche ardue de la réflexion critique, car tout ce que tout le monde sauve ne sera réalisé par personne.

Il y a des Maliens qui ont une autorité politique par nature, mais il n’y a personne qui a une autorité sur la contribution de chacun au progrès de notre patrie. Chacun peut et doit donc proposer sur la base d’une réflexion mûrement réfléchie, sans même attendre que ceux qui cherchent le pouvoir le fassent en premier. Les candidats et leurs équipes ne sont pas omniscients et ne refuseront certainement pas le soutien volontaire des citoyens engagés du pays.

Depuis 1992, nous avons suffisamment voté et on nous a demandé de limiter notre participation au processus électoral au choix du bulletin de vote. Le temps est venu d’améliorer qualitativement notre participation au progrès de la nation en exigeant des programmes crédibles des candidats à la présidence. Mieux encore, en participant à l’élaboration et à la critique de ces programmes !

A.Bagayogo

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