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Mali : promulgation de la nouvelle Constitution, premières manifestations

Le chef de la junte malienne a promulgué la nouvelle constitution samedi, donnant naissance à la quatrième République, tandis que les premières manifestations politiques ont eu lieu le lendemain de la publication des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle.

La Constitution a été adoptée par référendum avec 96,91% des suffrages exprimés, selon les chiffres définitifs de la Cour constitutionnelle. Elle a été promulguée samedi par le colonel Assimi Gota, chef de l’armée au pouvoir depuis 2020, dans le journal officiel.

De nombreuses requêtes soumises à la Cour constitutionnelle ont été rejetées, dont une demandant l’annulation du référendum au motif qu’il n’avait pas été organisé sur l’ensemble du territoire.

Un mouvement critique à l’égard des colonels au pouvoir, « L’Appel du 20 février pour sauver le Mali », a déclaré dans un communiqué samedi qu’il « déplore la légèreté avec laquelle la Cour a traité les requêtes pertinentes et fondées de ses membres, allant jusqu’à ignorer les preuves jointes ».

Ce mouvement, qui regroupe des partis et des organisations de la société civile ayant pris leurs distances avec les autorités, a dénoncé la validation du vote « malgré de nombreuses irrégularités, des violations de la loi et l’absence de vote dans différentes parties du pays ».

Ismal Sacko, chef du Parti social démocrate dissous par la junte à la mi-juin, dénonce « un complot contre la démocratie » et appelle la justice malienne à « se ressaisir ».

« Elle aurait dû dire le droit et n’appliquer que le droit », a-t-il estimé, arguant notamment de l’absence de vote dans la région stratégique de Kidal, fief des groupes armés qui ont combattu l’Etat central avant de signer avec lui un fragile accord de paix en 2015.

Le taux de participation a été de 38,23 %, selon la Cour constitutionnelle. Le taux de participation est traditionnellement faible au Mali, mais le vote, qui a eu lieu le 18 juin, a été entravé dans de nombreuses localités du centre et du nord par crainte d’attaques djihadistes ou de désaccords politiques.

La Cour a déclaré qu’elle avait annulé certains bureaux de vote sans raison.
La Cour a indiqué qu’elle avait annulé certains bureaux de vote sans raison.

Le vote est entaché d’incidents et d’irrégularités, selon les observateurs et les opposants
la réforme.

Les opposants au projet le décrivent comme taillé sur mesure pour maintenir les colonels au pouvoir au-delà des élections présidentielles prévues en février 2024, malgré leur engagement initial de rétablir un régime civil après les élections de mars 2024.

La nouvelle constitution renforce les pouvoirs du président, accorde une place d’honneur aux forces armées et met l’accent sur la « souveraineté », le mantra de la junte depuis son avènement, suivi de la rupture avec l’ancienne puissance dirigeante, la France, et du pivot vers la Russie.

sd-kt-amt/mm

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