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Mali : un groupe armé se retire de la commission pour la nouvelle constitution


La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), une alliance majoritairement touareg qui a combattu l’État malien avant de signer un accord de paix en 2015, a annoncé qu’elle se retirait de la commission chargée de finaliser le projet de nouvelle constitution.

Il avait déjà suspendu sa participation aux mécanismes de mise en œuvre de l’accord de paix en décembre, à l’instar de presque tous les groupes armés signataires, invoquant le « manque persistant de volonté politique » de la junte au pouvoir. La CMA a déclaré vendredi dans un communiqué qu’elle « ne participera pas à la commission chargée de finaliser le projet de constitution ». L’alliance à dominante touareg « s’oppose aux déclarations unilatérales du ministre (des Affaires étrangères Abdoulaye) Diop aux Nations unies le 27 janvier 2023, parlant d' »obstacles » à la mise en œuvre de l’Accord par les mouvements signataires. Selon l’AMC, il s’agit d’une « dégradation manifeste du processus et d’un recul clair de l’intérêt du gouvernement pour l’accord de paix ». Dans un communiqué signé par son porte-parole Almou Ag Mohamed et daté de Kidal, son fief dans le nord du pays, la CMA « réitère sa demande d’une rencontre dans un lieu neutre avec une médiation internationale pour discuter de la faisabilité de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger ». Le projet de nouvelle constitution est un élément clé du vaste projet prôné par la junte pour se maintenir jusqu’en 2024 à la tête de ce pays plongé dans une crise profonde. Le colonel Assimi Gota, qui a renversé le gouvernement civil en août 2020 et a depuis prêté serment comme président, a déclaré que « l’espoir commun d’une démocratie renouvelée, ainsi que d’un État mieux organisé et à la hauteur des défis nationaux et internationaux, repose sur ce projet ». Les acteurs politiques maliens s’accordent depuis longtemps sur la nécessité d’une réforme constitutionnelle. La Constitution actuelle, qui date de 1992, est considérée comme un facteur de la crise politique que connaît le pays depuis des années et qui amplifie la grave crise sécuritaire qui dure depuis 2012.

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