Le Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans (GSIM), une alliance djihadiste affiliée à Al-Qada, a revendiqué une attaque contre des soldats de la paix dans le nord du Mali dimanche, alors qu’ils quittaient leurs camps en préparation d’un retrait complet du pays, a rapporté SITE.
Au moins quatre Casques bleus ont été blessés dans l’attaque sur la route entre Tombouctou et Ber, a indiqué le GSIM sur la plateforme de propagande Al-Zallaqa, selon SITE, une ONG américaine spécialisée dans la surveillance des groupes radicaux. Dans cette publication de lundi, le GSIM a également revendiqué une attaque menée dimanche contre un poste de l’armée malienne près de Korioum, au sud de Tombouctou, dans laquelle, selon lui, un soldat a été tué. L’attaque revendiquée contre les casques bleus coïncide avec le désengagement de la Minusma de son camp de Ber, l’un des douze qu’elle doit quitter. Elle illustre la complexité de ce retrait, qui durera jusqu’au 31 décembre. Début août, la Minusma a commencé par le camp d’Ogossagou (centre) à mettre en œuvre la décision prise fin juin par le Conseil de sécurité de mettre fin immédiatement à la mission déployée depuis 2013, à la demande de la junte malienne. Après des mois de dégradation continue des relations, les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 ont finalement limogé la Minusma en 2023, après avoir fait de même avec son allié militaire la France en 2022 et s’être tournés vers la Russie. Environ 13 000 soldats et policiers de l’ONU vont partir. Outre le risque d’attaques contre les casques bleus, le retrait de Ber a donné lieu à de vives tensions entre l’armée malienne et l’ancienne rébellion touareg. L’alliance des groupes indépendants et autonomistes, qui ont rejoint la rébellion en 2012 et signé un accord de paix en 2015, vit très mal la remise du camp de Ber à l’armée, dans une zone que ces groupes veulent contrôler. Cependant, la Minusma doit quitter d’autres camps dans le nord et l’est. Les anciens rebelles affirment avoir été soumis à des opérations militaires hostiles de la part de l’armée malienne, qu’ils croient alliée au groupe paramilitaire russe Wagner. L’armée s’est contentée d’affirmer qu’elle combattait avec les djihadistes. Six soldats appartenant à un contingent qui devait s’installer dans le camp de Ber ont été tués vendredi lors d’affrontements avec les djihadistes, a indiqué la mission de l’ONU. Dans ce contexte, la mission de l’ONU a déclaré dimanche qu’elle avait accéléré son retrait de Ber en raison de la détérioration de la situation sécuritaire.