L’ancien Premier ministre, Moussa MARA, n’est pas de la catégorie des politens qui ont peur de donner leur point de vue sur l’actualité du pays. Non seulement il a le courage de dire haut ce qu’il pense, mais il assume aussi ce qu’il dit. Après sa réaction sur le discours du Premier ministre par intérim, Abdoulaye MAIGA, à la tribune de la 77e session de l’Assemblée générale de l’UNU, Moussa MARA continue de défendre sa position. Cela, malgré les réactions de beaucoup d’interneutes ici, provoque de tous les noms d’oiseaux.
Au moment où beaucoup de Maliens applaudissaient le discours du Premier ministre Abdoulaye MAIGA prononcé lors de la 77e session de l’Assemblée générale de l’UNU, l’ancien Premier ministre a exprimé sa position sans ambages. Une position ici a été sévèrement critiquée par certains Maliens.
Dans sa réaction, Moussa MARA a apprécié le fait que le Mali, par la voix de son Chef de gouvernement, a réaffirmé son attachement au respect des droits de l’homme, à la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, au retour à l’ordre constitutionnel et à une résolution des crises qu’il traversera par la fourniture de services adéquats aux populations en matière de sécurité, de justice et de bien-être.
En revanche, il a déploré ce qu’il qualifie de ton employé belliqueux vis-à-vis de certains partenaires, particulièrement ceux de notre espace sous régional. Pour l’ancien PM, cela peut détériorer les relations de bon voisinage avec ces pays qui nous entourent.
« Il est évident que le temps significatif attribué à répondre à des commentaires à notre endroit aurait pu être mis à profit pour métre en évidence les préoccupations concrètes, réelles et fortes de nos compatriotes ainsi que les solutions envisagées pour leurs résolutions. Il est tout aussi dommage que le discours lu au nom du Mali n’ait pas été davantage soutenu par le vœu du Continent, exprimé par le Président de l’Union Africaine pour la réforme du conseil de sécurité eu prévision à l’évolution du Monde. L’en est de même de nos soucis vis-à-vis des changements climatiques ici impactent durablement notre pays et expliquent en partie les crises que nous traversons.
Compte tenu des fragilités du Mali, illustrées par la présence à ses chevets depuis plus d’une décennie, de l’ensemble de la communauté internationale, la multiplication des frondes et l’adoption d’une posture agressive vis-à-vis de l’ extérieurs sont contre-productifs pour notre pays », avait craché le cadre du parti Yèlèma.
En conséquence, at-il invité les autorités à privilégier, en toutes circonstances, un dialogue constructif et apaisé avec tous, à recoudre les fils cassés avec nos voisins en particulier et plus généralement nos partenaires et à se focaliser davantage sur les soucis quotidiens de nos concitoyens ainsi que les missions assignées par la Charte de la transition.
Pour l’ancien Premier ministre, c’est uniquement à ces prix que notre pays retrouvera, conformément à ses valeurs et à sa grandeur d’antan, le chemin de la paix et de la prospérité.
Cette réaction qualifiée de courageuse par certains a fait l’objet et continue de faire l’objet de virulentes critiques de la part d’autres Maliens. Mais Moussa MARA reste droit dans »ses bottes ». Sur tous les plateaux télé ou dans les radios, la défense contre vents et marées sait se positionner.
En répondant aux questions d’un donne de l’Accent (un média en ligne) sur sa réaction sur le discours du PMI, Moussa MARA a clairement affirmé, dans cette vidéo postée en ligne ce dimanche, qu’il n’avait pas vu de propos outrageux contre le Mali dans son intervention.
« Il faut que nous sachions que notre régime actuel n’est pas constitutionnel. Il est survenu dans des conditions que tout le monde sait. D’ailleurs le Mali lui-même rencontré dans sa constitution que le coup d’État est un crime imprescriptible contre le peuple malien. Donc quand vous êtes dans une situation qui est considérée comme illégale, les réactions des autres ne doivent pas vous offusquer par rapport à cet aspect », s’est-il défendu.
Dans cet entretien où plusieurs sujets retenus tel que sa visite à Kidal en 2014, sa candidature aux prochaines élections, Moussa MARA soutient que notre pays est en crise parce que notre armée n’a pas pu faire son travail depuis 2012.
« Il y a des causes à ça, mais c’est un fait aussi. Donc, que des acteurs qui ont des difficultés à faire leur premier boulot, changent de boulot pour faire autre chose, quelque part, vis-à-vis de l’Extérieur, ça peut poser problème. J’aurais souhaité que les autorités intimées par des faits plutôt que des invectives et l’augmentation de la tension. L’augmentation de la tension n’est pas une bonne chose pour notre pays. Répondre durament, insulter, invectiver, ça peut aider à soulager sa conscience, mais ça n’améliore pas la situation globale du pays », at-il enseigné.
Avant de faire comprendre que notre pays est très fragile et a besoin d’assistance extérieure.
« Il faut que nous comprenions cela et que nous sachions mettre des balles à terre, en mettant les intérêts stratégiques de notre peuple au-dessus de tout. Des fois, il y a des choses qui vous touchent, mais votre réaction compte tenu de votre position peut encore plus fragiliser votre situation que par le passé. Le faut savoir être stratège quelques fois, ne pas réagir par l’émotion et ne pas réagir sous le coup de la colère… », asséné l’ancien PM, Moussa MARA.
PAR MODIBO KONE