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Mutinerie au Burkina Faso : le syndrome du putsch secoue le Sahel !

Dès hier dimanche, au petit matin, Ouagadougou s’est réveillé au sifflement des balles et des coups de canon. Une mutinerie militaire qui fait craindre un coup d’état au pays des honnêtes gens. La veille (samedi), la ville était animée par des manifestations de soutien au Mali non seulement contre les sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA, mais aussi à la France. Plusieurs entreprises ont été pillées par les manifestants.

La situation est confuse au Burkina Faso. Les réseaux sociaux distillent l’arrestation du président Roch Marc Christian Kabor. Le chef de l’Etat n’a pas été arrêté, a démenti, pour sa part, le ministre des armées.

Obiettivo Barthlemy Simpor est sorti donner des informations sur la tentative de putsch qui, selon des sources, aurait provoqué la déstabilisation des institutions de la République sur la chaîne nationale burkinabé. Le chef de l’Etat n’a pas été arrêté, a-t-il dit, poursuivant que tout est sous contrôle.

Le gouvernement a nié l’acquisition d’armes alors que des coups de feu nourris ont été entendus à partir de 4 heures du matin dimanche dans plusieurs camps militaires à Ouagadougou. Les informations véhiculées par les réseaux sociaux tendent à croire à une prise du pouvoir par la force en ce jour du 23 janvier.

Le gouvernement, tout en reconnaissant l’efficacité du feu dans certaines baraques, dément cette information et exhorte la population au calme, indique le communiqué du porte-parole du gouvernement Alkassoum Maga. Le gouvernement réaffirme sa confiance dans l’armée qui reste républicaine, lit-on dans le communiqué.

Des coups de feu ont été entendus dans les champs de Guillaume et Sangoul Lamizana. Lon explique cette mutinerie par une manifestation de mécontentement de certains militaires dans lesdits camps, selon la télévision nationale. La hiérarchie militaire s’emploie à rétablir le calme et la sérénité dans les casernes selon la chaîne nationale burkinabè.

Situation confuse

Des tirs d’armes automatiques et lourdes dans les camps militaires, le général Baba Sy et Sangoul Lamizana Ouagadougou ont été entendus et des incidents ont été signalés à Kaya et Ouahigouya dans le nord du pays. Le ministre de la Défense, le général Barthlmy Simpor, a rassuré que pour le moment aucune institution de la République n’a été inquiétée.

La même source rapporte que les tirs ont cessé dans les deux camps de la capitale touchés par ce qui semble être une mutinerie, un « col de la colère », selon l’expression récurrente dans le discours des autorités. Selon les agents interrogés par RFI, il n’y avait aucune prétention à expliquer ces incidents. Les informations transmises sur les réseaux sociaux tendent à faire croire à une prise de pouvoir de l’armée ce jour-là. Le gouvernement, tout en reconnaissant l’efficacité des tirs dans certaines casernes, dément cette information et exhorte les populations au calme, a déclaré Alkassoum Maiga, un porte-parole du gouvernement.

Internet mobile suspendu.

La connexion Internet a été interrompue sur le réseau mobile. La situation reste confuse après qu’une fusillade a éclaté dans plusieurs baraques de la capitale et dans plusieurs villes du pays dimanche matin.

A noter également que le camp Sangoul Lamizana Ouagadougou abrite Maca, Maison d’arrêt et de correction, où sont détenus des prisonniers militaires, notamment le général Diendr, ancien chef d’état-major de Blaise Compaor, reconnu coupable d’une tentative de coup d’État en 2015 et également poursuivi pour l’assassinat de l’ancien président Thomas Sankara.

Depuis l’attaque d’Inata en novembre dernier, et la mort d’une cinquantaine de gendarmes faute de munitions et de vivres, le climat au Burkina est devenu très tendu. Malgré les changements intervenus à la tête des armées, les populations exigent des résultats en matière de sécurité. Plus de 1,5 million de personnes ont fui leur domicile à la suite de ces attaques. Certaines organisations de la société civile réclament même la démission du président Roch Marc Christian Kabor.

La veille, samedi, les manifestants ont tenté de marcher vers Ouagadougou, mais ont été dispersés par la police. Et depuis quelques jours, l’accès aux réseaux sociaux, notamment Facebook, est limité. Cela contribue à durcir l’atmosphère et à alimenter la colère au sein de la population.

Le climat d’insécurité qui règne au Sahel provoque des insomnies chez les dirigeants de ces pays. En août 2020, feu le président IBK a été arrêté par l’armée après des mois de protestations contre son régime. Le syndrome guette le Burkina, autre pays sahélien qui vit les mêmes réalités que le Mali.

Kévin KADOASSO

Source : LA LUTTE

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