Dans le cadre des prochaines élections présidentielles au Mali et dans des pays comme le Burkina Faso et la Guinée Conakry, l’Union africaine semble s’opposer à la participation de militaires au gouvernement de transition. Dans une interview accordée à Jeune Afrique, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, s’est exprimé sur la question.
La nouvelle diffusée sur les réseaux sociaux continue d’enflammer le débat au sein de la société malienne. Si cette position peut plaire aux opposants du jour, elle touche davantage les militants et sympathisants de l’armée au pouvoir, en particulier le jeune colonel président Gota, déjà considéré comme le messie du Mali. A l’intérieur comme à l’extérieur du pays, nombreux sont ceux qui affirment que le pays a retrouvé sa souveraineté nationale et internationale grâce à l’armée au pouvoir. Pour toutes ces raisons, les personnes âgées, les jeunes et même les handicapés n’ont pas ménagé leurs efforts pour se rendre massivement aux urnes le 18 juin pour voter oui, afin que le projet de référendum puisse être mis en œuvre au Mali. Si certains trouvent le contenu du nouveau document constitutionnel merveilleux et innovant, d’autres spéculent que la validation du document permettra au Colonel Assimi Gota, Président de la Transition, et à ses frères d’armes au pouvoir, de se présenter aux prochaines élections présidentielles du pays. Mais la position de l’Union africaine sur la question reste inchangée : les militaires au pouvoir doivent être chassés du pouvoir à tout prix. L’Union africaine a annoncé son soutien à la position de la CEDEAO sur la candidature éventuelle du colonel Assimi Gota, ou de tout autre militaire actuellement au pouvoir dans le pays, pour assurer la phase de transition. C’est du moins ce qu’a annoncé le président de la Commission de l’UA dans cette interview. Nous soutenons la position de la CEDEAO. Il n’est pas question que les militaires qui ont assuré la transition puissent se présenter aux élections », a déclaré Moussa Faki Mahamat. Dans la même interview, il a parlé du manque de respect de la loi par les pays membres, de la manipulation des constitutions par les chefs d’Etat et de l’utilisation de mercenaires à l’intérieur des pays. L’Union africaine est contre le mercenariat. Mais les États sont libres de conclure des contrats avec des pays ou des organisations. C’est ce qui se passe, a-t-il déclaré. Il a poursuivi en soulignant que les États africains sont extrêmement jaloux de leur souveraineté. En ce qui concerne les changements constitutionnels dans les Etats, il a indiqué que les textes sont clairs à ce sujet. Le problème, a-t-il dit, est la mise en œuvre de ces textes par les États membres. L’altération des constitutions est un problème, tout comme l’organisation d’élections transparentes et l’exclusion, qui sont des problèmes au sein des Etats membres. Les changements non constitutionnels sont un problème. Moussa Faki poursuit : « Lorsqu’ils se produisent, il est demandé à l’Union africaine de les soutenir. C’est ce que nous faisons avec les pays en transition.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS