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Projet de nouvelle constitution : le « non » sans équivoque du M5-RFP Mali Kura

Les responsables du Comité stratégique du M5-RFP Mali Kura ont fait face à la presse le 3 juin 2023 pour dire NON à la nouvelle constitution.
Lors d’une conférence de presse samedi dernier (3 juin 2023), le Comité stratégique du M5-RFP (Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques) Mali Kura a réitéré son appel à l’abandon du projet et son rejet de la révision constitutionnelle. Il l’a fait pour un certain nombre de raisons qu’il a expliquées aux médias.

Informer les Maliens sur leur perception de la situation de notre pays, en particulier sur certaines questions d’actualité qui sont importantes pour les citoyens ! Tel était l’objectif de la conférence de presse organisée samedi dernier (3 mai 2023) par les responsables du Comité stratégique M5-RFP Mali Kura (CS-M5-RFP Mali Kura). « Comme nous l’avons toujours dit, en tant qu’acteur principal de l’avènement de la transition en cours, le M5-RFP Mali Kura en est naturellement un grand supporter, dont le but ultime est sa réussite », a souligné Modibo Sidibé, président du Comité stratégique.

Le projet de nouvelle Constitution et le référendum auquel il sera soumis le 18 juin prochain divisent clairement les Maliens et demeurent un important facteur de discorde entre les autorités de transition et les différents acteurs politiques et sociaux pour diverses raisons », a rappelé l’ancien Premier ministre et président du parti Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (FARE-ANKA WULI). C’est pourquoi son parti (né de la scission du M5-RFP) a appelé à « l’abandon pur et simple de ce projet dans une déclaration du 5 avril 2023 ».

Le processus d’élaboration d’une nouvelle Constitution n’a pas été respecté ; le projet de Constitution ne reflète pas suffisamment l’identité du Mali ; le projet de Constitution n’offre aucune garantie en matière de consolidation des acquis démocratiques ; le projet de Constitution renforce le déséquilibre des pouvoirs au profit du Président de la République qu’il érige en Monarque, ce qui constitue un grave recul par rapport à la Constitution de 1992 encore en vigueur ; le projet de Constitution divisant profondément les Maliens, il ne peut constituer le contrat social qui devrait garantir la poursuite de leur bonheur commun, ni le ciment qui devrait souder les murs de leur communauté civique… Ce sont là quelques-unes des raisons invoquées par le mouvement pour exiger l’abandon de la Constitution.

L’absence d’un consensus national sur l’opportunité d’élaborer une nouvelle Constitution et son contenu fragilise l’ensemble du processus et réduit la portée d’un projet aussi vital pour la reconstruction de nos institutions », a déclaré le président Modibo Sidibé. Et d’ajouter : « Nous avons maintes fois répété que notre soutien aux actions entreprises par les autorités pour assurer la réussite de la transition sera total, mais que nous serons vigilants et critiques sur tout ce qui n’ira pas dans ce sens, car ce n’est qu’en tant que force de proposition et de supervision que le M5-RFP Mali Kura pourra contribuer à une meilleure gestion du processus lancé le 18 août 2020. »

Et pour le CS-M5-RFP Mali Kura, la réussite de la transition signifie avant tout « l’aboutissement du combat mené par le peuple malien en juin 2020 pour offrir à notre pays l’opportunité de rompre avec les pratiques de mauvaise gestion des affaires publiques ; de procéder aux indispensables réformes politiques et institutionnelles qui constituent les fondements de la refondation qu’exige notre expérience démocratique… » Concernant le rapport de l’ONU sur les événements de Moura, Sidibé a déclaré que « l’honneur de notre armée exige que l’enquête nationale en cours soit poursuivie et que ses conclusions soient rendues publiques. Et, le cas échéant, que justice soit rendue aux victimes civiles innocentes ».

La journée de l’Afrique, la commémoration du 5 juin, le statut et les perspectives du CS-M5-RFP Mali Kura… ont été d’autres sujets abordés au cours de la conférence de presse qui a débuté par une minute de silence à la mémoire des « Martyrs » des 10, 11 et 12 juillet 2020, des soldats tombés au champ d’honneur et de toutes les autres victimes de la barbarie terroriste.

Kader Toé

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