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Quatrième république du Mali : le Parena et l’Appel du 20 février remettent en cause la crédibilité de la nouvelle constitution

Le vendredi 21 juillet, la Cour constitutionnelle a validé les résultats du référendum constitutionnel des 11 et 18 juin, avec 96,91% des suffrages exprimés en faveur du Oui et 3,09% contre. En conséquence, des groupes comme le Parti pour la renaissance nationale (Parena) et la Coordination des organisations de l’appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali remettent en question la crédibilité de la nouvelle constitution.

Les 11 et 18 juin, le référendum constitutionnel a été organisé pour permettre au Mali de rejoindre la Quatrième République. Après la proclamation des résultats provisoires le 21 juin par l’Autorité indépendante d’organisation des élections (AIGE), la Cour constitutionnelle a validé la nouvelle Constitution avec 96,91% de voix pour, 3,09% contre et un taux de participation estimé à 38,23%. Pour leur part, le Parena de Tibil Dram et la Coordination des Organisations de l’Appel du 20 février pour sauver le Mali ont rejeté les résultats, remettant en cause la crédibilité de la nouvelle Constitution. Dans son communiqué, le Parena rappelle que depuis près de dix mois, le parti a régulièrement attiré l’attention du peuple malien, des forces politiques et sociales et des autorités de la transition sur l’inspiration non juridique du projet, sa non-conformité avec la Constitution en vigueur, son caractère non consensuel, les germes de division des Maliens, d’instabilité et de crise contenus dans la Constitution en cours de validité.

La force politique dit saluer tous les acteurs politiques, la société civile et les faiseurs d’opinion qui se sont battus pour que le projet soit rejeté par le peuple malien. Le Parena salue également l’engagement, le courage, la détermination et l’intégrité des militants et responsables du Front contre le projet de Constitution, ainsi que de toutes les associations et personnalités qui ont mené ce combat. Ils ont ainsi écrit une autre belle page de la lutte de notre peuple pour la dignité nationale, pour un Mali démocratique dans la paix, la stabilité et la diversité de la nation », a déclaré le parti de Tibil Dram.

La légalité du processus

Pour sa part, la Coordination des organisations de l’Appel du 20 février pour sauver le Mali s’est dite stupéfaite d’apprendre la validation des élections référendaires des 11 et 18 juin 2023 à travers deux jugements (rejet des requêtes en annulation et proclamation des résultats définitifs) en date du vendredi 21 juillet 2023, malgré de nombreuses irrégularités, violations de la loi et l’absence de vote dans plusieurs régions du pays. La Coordination déclare déplorer la légèreté et la nonchalance avec lesquelles la Cour a traité les requêtes pertinentes et fondées de ses membres, allant même jusqu’à ignorer les preuves jointes. Elle appelle les Maliens à prendre conscience du danger que représente la promulgation du projet de Constitution susmentionné, dont tout le processus s’est déroulé dans une atmosphère d’illégalité. Elle exprime son inquiétude quant à la poursuite du processus électoral, compte tenu de la léthargie et de l’incompétence des organes chargés de sa conduite, notamment l’Autorité indépendante d’organisation des élections (AIGE). La Coordination appelle les patriotes à organiser une grande manifestation pour exiger des conditions électorales transparentes et crédibles, nécessaires à une conclusion pacifique de la transition. Et elle appelle les courageux à rester mobilisés pour d’autres actions qui seront annoncées prochainement.

Ibrahim Djitteye

Source : LE PAYS

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