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Réaction du gouvernement au dernier rapport de la MINUSMA sur les droits de l’homme et le droit international humanitaire au Mali : « La démarche remet en cause la crédibilité » du document.

Le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale a publié hier, mercredi 22 mars, les commentaires du gouvernement malien sur le projet de note trimestrielle de la Division des Droits de l’Homme et de la Protection de la MINUSMA. Dans sa réaction, le Mali met en doute la crédibilité de l’approche adoptée « parce qu’elle ne fournit pas de détails sur les sources de vérification des cas rapportés pour permettre à la partie gouvernementale de mener une comparaison et une enquête si nécessaire ».

Dans ce rapport couvrant la période du 1er octobre au 31 décembre 2022, la MINUSMA a documenté 347 abus des droits de l’homme et violations du droit international humanitaire (DIH). Par rapport au trimestre précédent, cela représente une baisse de 8%. Les violations des droits de l’homme et les abus et violations du droit international humanitaire documentés comprennent 174 personnes tuées, 82 enlevées/disparues et 91 blessées.

Dans sa réponse de cinq pages, le gouvernement du Mali déclare que la diminution des violations enregistrées par la MINUSMA  » est le résultat des efforts déployés par le Gouvernement du Mali qui reste convaincu que l’amélioration de la situation des droits de l’homme et du droit humanitaire est étroitement liée à la stabilisation du territoire. » .

Omission de efforts déployés par les autorités

Cependant, le Mali ‘ constate avec regret que, comme les précédentes, cette Note ne met pas en exergue les efforts déployés par les autorités maliennes en matière de protection et de promotion des droits de l’homme, notamment en termes de formation et de sensibilisation. » .

En ce qui concerne la méthodologie du travail, la MINUSMA note que les cas rapportés dans le document ont été vérifiés sur la base, entre autres, des enquêtes menées par la Mission et des positions, déclarations et communiqués officiels, ainsi que des documents publiés par des organisations étatiques et non étatiques et des agences des Nations Unies. Cependant, le gouvernement du Mali  » reste dubitatif sur cette approche qui remet en cause la crédibilité de la Note trimestrielle, car elle ne fournit aucune précision sur les sources de vérification des cas rapportés, afin de permettre au Gouvernement de procéder à des comparaisons et à des investigations si nécessaire. » .

« La MSDF opère de manière autonome ».

La Note trimestrielle de la MINUSMA rapporte des cas d’abus impliquant les Forces de défense et de sécurité du Mali (FDSM) accompagnées de militaires étrangers. En réponse à ces allégations, les autorités maliennes insistent sur le fait que « [?les FDSM opèrent de manière autonome sur le terrain pour protéger les populations civiles du terrorisme et de l’extrémisme violent, dans le strict respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire ». .

En outre, ils soulignent que  » la présence d’instructeurs russes dans le pays s’inscrit dans le cadre d’une coopération exemplaire avec la Fédération de Russie, notamment dans le domaine militaire, qui s’est renforcée ces dernières années dans la lutte contre le terrorisme.  » .

Lenteur des affaires de poursuites pénales

En matière de lutte contre l’impunité, la MINUSMA déplore la lenteur des poursuites annoncées par les autorités maliennes.

Le gouvernement malien, quant à lui, indique que  » tous les cas documentés ont fait l’objet d’une enquête systématique. Des ordonnances de mise en accusation ont été rendues pour les cas avérés et des enquêtes judiciaires sont en cours dans plusieurs chambres d’instruction des tribunaux militaires, dont l’une des dernières sessions s’est tenue le 21 novembre 2022.  » .

En outre, le gouvernement du Mali déclare qu’il est engagé dans la promotion et la protection des droits de l’homme et qu’il s’oppose « . à l’instrumentalisation de la question à des fins politiques et géopolitiques, et souvent à des fins de déstabilisation  » . Il ajoute que  » le peuple et le gouvernement maliens attendent de la MINUSMA qu’elle joue un rôle positif et constructif dans une approche franche, sincère et impartiale pour aider à la stabilisation durable du Mali ».  » .

Moussa Bilaly Sidibé

Source : l’Indépendant

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