Le trafic ferroviaire entre Bamako et Kayes a repris vendredi. « La locomotive SOPAFER-Mali CC2207 a quitté Kayes vendredi matin à 8 heures, à destination de Bamako. Ce départ marque la reprise du trafic voyageurs entre Bamako-Kayes », indique le ministère des Transports. Cette ligne stratégique avait été interrompue en 2018 en raison de la vétusté des voies. La relance a coûté 6,2 milliards de francs CFA.
Une foule nombreuse se presse autour des officiels sur le quai dans une ambiance festive avant le départ du train dans sa livrée vert-jaune-rouge de la ville de Kayes (ouest) vendredi matin. Cette reprise tant attendue est un événement important dans un pays qui souffre du manque et de la dégradation des infrastructures de transport.
Bamako-Kayes est un axe vital pour le transport des personnes et des marchandises. La route, très utilisée, est fastidieuse et parfois sujette à des attaques.
C’est ce qui s’est passé après plusieurs essais sur le tronçon malien du chemin de fer Dakar-Bamako, construit en 1924 et reliant les deux villes sur 1 286 km.
La réhabilitation de cette ligne stratégique enclavée pour le Mali accuse des retards depuis plus de 15 ans, et le transport de passagers a été interrompu en 2018 en raison de la vétusté des voies.
Kayes, proche de la frontière avec le Sénégal et à environ 400 km de la capitale malienne, est un important carrefour commercial pour le pays.
« Les habitants de Kayes et de plusieurs localités se réjouissent de ce jour historique de reprise du trafic ferroviaire de voyageurs », a déclaré le ministère de l’Economie et des Finances dans un communiqué, ajoutant que l’opération est le résultat d’un plan d’investissement de 6,26 milliards de francs CFA (environ 9 millions d’euros) étalé sur deux ans.
A la veille de ce premier voyage, de nombreux passagers se sont pressés aux guichets de la gare, selon des images partagées par le ministère des Transports sur sa page Twitter.
Pour rappel, sur le rapport du ministre des Transports et des Infrastructures, le Conseil des ministres du mercredi 24 mai 2023 a pris acte d’une communication relative aux conditions d’exploitation du trafic ferroviaire de voyageurs et de marchandises par la Société de Patrimoine Ferroviaire du Mali.
Au Mali, le transport ferroviaire est vital pour les régions traversées et essentiel pour le Mali dans son ensemble. Il joue un rôle important dans l’intégration des autres modes de transport.
Les perturbations du trafic ferroviaire et des activités connexes depuis mai 2018 ont réduit les revenus des usagers du rail et des riverains, affecté le moral des ménages, impacté la mobilité des personnes et ébranlé l’économie tant dans les régions traversées qu’au niveau national.
A cet effet, l’État met à la disposition de la Société de Patrimoine ferroviaire-Mali SA le personnel actuel non affecté aux activités d’infrastructure, pour la conduite des trains pendant la durée de la convention ; un milliard 274 millions 086 mille 674 francs CFA pour la mise en œuvre du plan de revitalisation du trafic ferroviaire.
En outre, une subvention de 1 milliard 433 millions 894 mille 559 francs CFA est prévue.
Le plan d’investissement est estimé à 6 milliards 26 millions de francs CFA, dont 4 milliards 766 millions de francs CFA pour la première année et 1 milliard 260 millions de francs CFA pour la deuxième année.
Par Abdoulaye OUATTARA
