Après la pipolisation de la politique, place à la télé-réalité politique. Les diatribes guerrières accentuées, les accusations tapageuses et jugées politiquement incorrectes portées par Poulo, président du Cadre d’échanges de partis et groupements de partis politiques pour une transition réussie au Mali, dans le rôle mordant des autorités de transition, ont, pour autant apparemment, cela lui a valu un enlèvement raté par de mystérieux ravisseurs, qui n’auraient plus à se soucier de vouloir exposer les commanditaires.
On ne sait pas si le président de Convergence pour le Développement du Mali (CODEM), Housseini Amion GUINDO doit son salut à sa vitesse, ses longues jambes étant un atout important en sprint ou à sa science occulte du camouflage ou de l’évanescence. .
Bref, il n’a pas été surpris de réussir à se fondre dans la nature. Il ne faut pas oublier qu’en matière de camouflage, la nature est la meilleure alliée. Les salauds le savent mieux que quiconque.
L’idée de l’ancien ministre à destination de tous les sportifs et observateurs de la stagnation politique malienne, où pullulent toutes sortes d’amphibiens et pas toujours les plus bienveillants, a semblé brillante.
Parce que l’argumentation cède le pas à l’intimidation, la délibération s’incline sous le poids de la pression, alors que les propositions de réponses sécuritaires, sociales et politiques ajustées au plus près des aspirations des populations ne sont que rarement au rendez-vous . Des dérives aussi organisées qu’inquiétantes en ces moments d’apnée démocratique où les forums sont devenus des espaces de paresse intellectuelle, des déserts de réflexion, une « correction de trajectoire » serait de la plus absolue urgence.
Contrairement aux manipulations idéologiques, démagogiques et populistes, il faut se battre pas à pas pour sauver l’essentiel, le Mali qui ne coïncide malheureusement pas avec les agendas de la plupart des nouveaux oracles qui battent les tribunes avec un vrai talent oratoire spécifique pour mettre les oreilles mal informées dormir.
Dans le cas de Poulo, avec un optimisme raisonné, on peut dire que tout est bien qui finit bien. Un épisode de télé-réalité consacré aux garanties de sécurité est annoncé.
La bonne nouvelle vient de Poulo lui-même : « Je tiens à remercier personnellement tous ceux qui ont fait preuve de solidarité dans l’épreuve que nous venons de vivre, ma famille et moi-même.
Je salue en particulier le Ministère de la Sécurité avec qui j’ai pu entrer en contact et qui a garanti ma et ma sécurité. Du coup, j’ai pu rentrer chez moi en toute sérénité ». C’est la fin de l’underground et un retour plus ou moins paisible dans la famille.
Mais est-ce la fin de l’impasse du biceps clignotant ?
L’exercice de la refondation doit inviter au respect de certains fondements liés à la démocratie, comme le droit « à la liberté de pensée, de conscience, de religion, de culte, d’opinion, d’expression et de création dans le monde. Respect de la loi » (article 4 de la Constitution).
Pour cela il faut ratifier les officines affligées d’idéologies radicales, sortir des combats d’arrière-garde, d’un délire complice commun à tous ceux qui ont souscrit à une logique de détester la différence, de faire chanter les autres pour leurs opinions.
« C’est la différence qui est mignonne », a chanté le rossignol Salif KEITA, l’ambassadeur de la musique du Mali.
PAR BERTIN DAKOUO
L’article Sans tabous : transition, compétition musculaire ? paru pour la première fois dans Actualités, Infos, News – Journal INFO-MATIN.