Dans la Commune VI du district de Bamako, la crise persistante entre les militants de la section du parti Adma-PASJ a finalement abouti à la démission collective de tous les responsables et militants de six (6) des onze (11) sous-sections du parti. L’annonce a été faite lors d’une conférence de presse le samedi 26 mai 2023 au Cit des Enfants à Niamakoro. Les soumissionnaires ont également profité de l’occasion pour annoncer la création de Convergence pour le Renouveau (CPR), un mouvement politique.
Ibrahima Dabo, président de la CPR, NTji Diawara et plusieurs autres responsables quittent l’Adma. Selon eux, depuis le renouvellement des organes du parti en 2014, le Parti africain pour la solidarité et la justice est à la croisée des chemins dans la section VI de la commune de Bamako. La crise a atteint son paroxysme en 2018, lors de la réunion de réconciliation tenue par le président du parti à l’époque. La même crise est apparue en 2020, lors du renouvellement des organes du parti dans la commune VI, en vue de la tenue du 6e congrès ordinaire prévu les 16, 17 et 18 octobre 2021. Si les opérations de renouvellement se sont déroulées sans encombre pour les comités et les sous-sections, force est de constater qu’une crise sans précédent a éclaté lors de la mise en place du bureau de la section VI. Des divergences de vues sont apparues entre le collectif et le bureau actuel de la section, comme l’explique une déclaration commune. Les six (6) sous-sections, constituées en collectif, déplorent que cette crise ait été provoquée par certaines personnalités de l’Adma, notamment Yaya Sangar et le maire Adama Sangar. Ces personnes, dénoncent les membres, ont abusé de leur position pour suspendre les travaux de la première conférence pour le renouvellement des bureaux de la section dans la commune VI. Ceci, ajoutent-ils, dans le but de perturber le camp du bureau sortant, finalement élu en violation des textes du parti. Les soumissionnaires affirment qu’ils détenaient l’écrasante majorité des délégués lors de la formation du bureau de la section. Sur un total de 109 délégués, précisent-ils, le collectif disposait de 65 délégués lors de la formation de l’exécutif. Après la validation de tous les organes des sous-sections en mai 2021, mais aussi le choix des délégués fait par les sous-sections pour lire un nouvel exécutif de section, la partie minoritaire dans le choix des délégués, c’est-à-dire le camp de l’exécutif actuel, a trouvé des subterfuges pour contester le choix des délégués de certaines sous-sections, notamment ceux de Niamakoro. Mais pas seulement. Il a en même temps contesté le choix de certains délégués des sous-sections de Snou, Yirimadio et Djangula. Le collectif a annoncé son opposition catégorique à cette décision de l’actuel exécutif qui viole l’article 20 du statut du parti. Ce fut le début de la crise qui a finalement conduit à l’abandon des membres et militants des 6 sous-sections regroupées en collectif. En vue de la préparation du 6ème Congrès ordinaire, l’exécutif de la section a convoqué une conférence le 12 juin 2021 pour renouveler l’exécutif de la section. Cette conférence était présidée par Sekou Fanta Mady Traor, 11e vice-présidente, et Ramata Hadara, secrétaire de l’ADMA chargée des associations et des organisations socioprofessionnelles. Après l’examen des mandats, la réunion a débuté par un débat sur le rapport d’activité du bureau sortant. En plein milieu des travaux, les délégués ont été surpris par un appel téléphonique venant d’en haut et demandant au superviseur principal de suspendre la conférence. Pour le collectif, la première conférence pour le renouvellement de l’exécutif de la section VI a été annulée parce qu’elle avait une majorité écrasante de délégués. Tout en essayant de réconcilier les deux parties (le collectif et le bureau sortant), le comité exécutif de l’Adma-PASJ a ordonné au bureau sortant de convoquer la deuxième conférence, sur avis du collectif. Le collectif a déclaré ne pas participer à la conférence convoquée unilatéralement. Le bureau sortant a été lu en violation des règles et statuts du parti, se plaignent les membres. Le collectif dénonce ces faits et annonce son retrait de l’ADMA. Le collectif est composé de 5 élus au niveau communal, de 6 secrétaires généraux de sous-sections sur un total de 11, et de centaines de militants. Suite à ces démissions collectives, le collectif a décidé de créer un mouvement politique dénommé Convergence pour le Renouveau (CPR), peut-on lire dans le communiqué.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS