Une alternative moderne et inédite au Mali pour lutter contre la précarité menstruelle

« Serviettes hygiéniques lavables Sutura ». Tel est le nom du nouveau produit qui sera désormais le compagnon de toutes les femmes durant leur période de menstrues. SUTURE qui signifie en bambara »discrétion, intimité«, est aujourd’hui la première marque de protection périodique réutilisable Made IN Mali. Ces serviettes hygiéniques sont produites par l’entreprise «2AD Company», dont les promotrices sont les sœurs jumelles DRABO (Adam et Awa). Les locaux de l’entreprise sont déployés dans un immeuble ex-Air France, au Quartier du fleuve, en face de la Direction générale de l’Institut National de Prévoyance Sociale (INPS).

Ce type de protection nouvelle génération est le reflet d’un constat sur la précarité menstruelle en milieu rural que les sœurs DRABO ont eu à faire. En effet, Adam et Awa, toutes les deux diplômées d’un Master 2 en Développement agricole et développement durable de l’Université Paris Sorbonne, ont eu cette idée d’unité de production de protections périodiques réutilisables, lors de la rédaction de leurs mémoires de fin de cycle, sur le coton pour l’une et sur les cultures maraîchères pour l’autre. Ainsi, ces deux sœurs ont voulu apporter une réponse à ce défi menstruel auquel les femmes sont confrontées.
C’est en cela que, depuis juin 2019, ce Projet de protections périodiques a été amorcé. Avec une première phase d’échantillonnage sur 6 mois avec 100 femmes pour adapter la serviette à la morphologie du plus grand nombre de femmes et aussi peaufiner, à travers les conseils du laboratoire national de la santé, la mise en place d’un processus de stérilisation, afin d’offrir aux femmes un produit sain et sûr.
Ces études préliminaires ont permis enfin de donner lieu au SUTURA de la femme, disponible sur le Marché depuis Janvier 2020.
Adam et Awa, ici franchissent ainsi le pas de l’entrepreneuriat féminin, à travers les serviettes Sutura, entendent protéger, à la fois, la femme et l’environnement. Lutter contre les tabous autour des menstrues, car selon les co-promotrices de la marque SUTURA, »aujourd’hui la difficulté majeure de la gestion de l’hygiène menstruelle dans le monde et, plus particulièrement, dans un pays en développement comme le Mali , réside dans les représentations et les perceptions péjoratives que nous avons autour des menstrues. Les protections périodiques sont prises comme un produit sensible, donc difficile à traiter sur la sphère publique. Nous voulons lutter contre la précarité menstruelle afin d’aider les femmes à faire face à leur plus grand rendez-vous menstruel « , impliquant les deux sœurs.
Ainsi, SUTURE repose ses activités sur trois objectifs, les 3 F :
– Faire savoir : à travers les sensibilisations. Notamment, en sensibilisant dans les marchés du maïs en dirigeant aussi des groupes de discussion avec les groupements féminins de quartiers et les aides ménagères et enfin dans les écoles.
En effet, depuis septembre dernier, deux fois par mois, SUTURE visant les campagnes de sensibilisation pour éduquer les jeunes générations à de bonnes pratiques dans les établissements scolaires. Car, selon un rapport des Nations Unies, une jeune fille sur dix abandonne l’école lors de son cycle menstruel, c’est 1/4 du temps scolaire perdu. Cela est inacceptable dans un contexte d’émergence des droits des femmes et de leur émancipation. C’est ainsi une manière pour la marque de lutter en faveur de l’égalité du genre au Mali.
– Fabriquer : En fournissant les serviettes et en les rendant accessibles et disponibles en tout temps et en tout lieu.
– Ancien : Afin de rendre le projet durable et permettre une fois de plus l’accessibilité et la disponibilité du produit et général pour la même occasion un complément de revenus pour les femmes.
Ces nouvelles opératrices économiques laissent entrevoir une détermination aussi à lutter contre la dégradation de l’environnement en faisant recours aux matériaux biodégradables en alternative aux serviettes hygiéniques jetables bien trop polluantes et nuisibles, selon elles.
Adam et Awa affirment que les serviettes hygiéniques lavables Suture sont une réponse moderne et inédite à un besoin crucial de la femme. La suture est douce et absorbante. Ces serviettes sont 100% bio et sont bien protégées dans un emballage stérilisé. Elles ont une durée de vie de 3 ans ». Elles rappellent qu’au Mali, le lavage de serviettes hygiéniques n’est pas nouveau, c’est une pratique traditionnelle pour la gente féminine. « En général, les Maliennes utilisent globalement des bouts de tissu en guise de serviettes, un procédé relativement désuet. Cette pratique malsaine reste très dangereuse pour la santé de la femme. Elle peut engendrer des troubles génitaux ou des infections urogénitales », entraînant les deux sœurs.
En somme, ces nouvelles serviettes sont destinées aux femmes soucieuses de l’état de notre planète, et aussi et surtout les cellules dont les revenus sont modestes et qui pensent que les serviettes jetables représentent un luxe inaccessible.
L’équipe de production de ces kits sanitaires est constituée de 17 personnes, dont 14 jeunes filles et 3 hommes. La société a une capacité de production journalière de plus de 600 serviettes. De nos jours, plus de 100.000 serviettes ont été produites et vendues sur le marché. Un nombre que la société souhaite multiplier dans un bref délai.
Les serviettes hygiéniques lavables Sutura sont disponibles dans plusieurs points de vente, notamment dans certaines officines pharmaceutiques de la capitale, au Shopreate, Mira Market, Fitini Market, Tonino Market et au siège de la société 2 AD Company.
Elles sont également disponibles dans les six communes du District de Bamako auprès des groupements de revendeuses de la marque. On peut aussi s’en procurer dans plusieurs pays africains.
Les différents prix en fonction du nombre de kits. Pour toute information concernant cette société, veuillez saisir le personnel à cet email : «serviette.sutura@gmail.com» ou par téléphone au (+223) 76 02 71 71.
Les clients peuvent également acheter ces produits sur la plateforme Facebook serviette Sutura.

YC

Source : L’Indépendant