Les plaintes ont été nombreuses contre le représentant de la junte militaire algérienne, véritable détenteur du pouvoir dans un pays plongé dans la spirale de la répression de toute contestation politique et/ou sociale.
Parmi les autres raisons qui rendent Tebboune indésirable en France, citons les violations constantes des droits de l’homme commises dans un pays où tout doit obéir au doigt et à l’œil de la toute-puissante puissance militaire. Il ne se passe pas un jour sans que des citoyens ne soient emprisonnés sous de fausses accusations d' »incitation à des rassemblements non armés », de « menace à la sécurité de l’État » et de « menace à une entité », etc. Plus de 500 personnes croupissent aujourd’hui dans les prisons du duo Tebboune-Cengriha et plus de 2 000 autres sont en congé. 51 militants politiques ont été condamnés à mort et une vingtaine d’autres à la prison à vie. Jamais les violations des droits de l’homme n’ont atteint un tel niveau dans la région du Maghreb qu’aujourd’hui en Algérie. C’est ce qui fait dire à un ancien militant : « L’Algérie, autrefois décrite comme la Mecque des révolutionnaires, est aujourd’hui le tombeau des révolutionnaires ».
Outre les violations des droits de l’homme, Alger est accusée de nombreuses incohérences dans la conduite de ses relations avec la France. Si Tebboune est conciliant voire complaisant envers la France, côté militaire on a tendance à entretenir une certaine hostilité envers l’ancienne puissance coloniale. Juste pour entretenir le bon vouloir d’une armée qui se veut patriotique face à un peuple unanimement antimilitariste.
Récemment, un faux scoop élaboré dans les bureaux des services secrets, publié par deux journaux nationaux, plaçait dans le même sac « la France et les deux ennemis traditionnels, le Maroc et Israël, dont les services secrets s’étaient réunis en Israël pour stopper un plan de déstabilisation L’Algérie en provoquant des troubles dans 4 départements algériens, Alger, Oran et les deux villes importantes de Kabylie Tizi-Ouzou et Bejaïa » selon les concepteurs de ce Fake.
De nombreux observateurs ont vu dans « ce complot franco-israélo-marocain farfelu » une volonté des militaires d’interférer avec la prochaine visite de Tebboune à Paris et surtout de discréditer Tebboune aux yeux de son « ami » Macron. Quoi qu’on en dise, ils ont réussi leur manœuvre. Même le locataire de l’Elysée ne croit plus en Tebboune. « A quoi bon signer des accords et des protocoles avec un homme qui ne décide rien et qui est incapable de tenir ses promesses » se serait dit Emmanuel Macron.
Au final, Tebboune a réussi à s’aliéner les forces politiques françaises qui ne veulent pas de lui et ses commanditaires militaires qui veulent torpiller ses relations pourtant fragiles avec le président français.
Cette nouvelle annulation de la visite qu’il devait effectuer à Paris fait suite à une autre annulation. Celui de Moscou. Poutine, très au courant des secrets des arcanes du régime algérien, n’a pas jugé utile de recevoir un Tebboune hésitant ne sachant dans quelles armes se lover. Parfois, il jette son dévolu sur Macron. Parfois, il joue la carte russe au maximum en dépensant la majeure partie du budget de son armée dans la ferraille russe tout en faisant un clin d’œil à Washington. Somme toute, Tebboune, novice en diplomatie, ne sait pas trop sur quel pied danser et se comporte comme un citoyen ordinaire dans le monde des adultes.
Ainsi, après son absence forcée de la haute direction de la Ligue arabe en (les Saoudiens lui avaient fait comprendre qu’ils ne voulaient pas de sa présence à Djeddah), et après avoir été ignoré par les BRICS qu’il souhaitait intégrer, Tebboune a subi deux autres déboires diplomatiques , à savoir l’annulation de ses visites à Moscou et à Paris. Des revers qu’il tente d’effacer en faisant croire aux Algériens que l’obtention d’un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU est un immense succès diplomatique. Pourtant ce siège est obtenu sans la moindre opposition et sans le moindre effort.