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Des nuées de criquets envahissent la région ! [INTÉGRAL]

Des essaims de criquets pèlerins sont-ils revenus au Maroc ? La réponse semble affirmative au vu des vidéos récemment diffusées sur les réseaux sociaux, qui illustrent les champs agricoles de l’Oued Drâa grouillant d’insectes volants. Selon le dernier bulletin de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), publié le 2 mai 2023, sur la situation globale de la lutte antiacridienne en avril 2023 et les prévisions jusqu’à la mi-juin, « des petits groupes, gangs et groupes de adultes » ont été signalés au sud des montagnes de l’Atlas au Maroc et dans le Sahara marocain.

Le bulletin, publié mensuellement par le Service d’information sur le criquet pèlerin (DLIS) de la FAO, indique également que la superficie totale traitée au Maroc contre ces insectes potentiellement destructeurs au cours des dernières semaines est passée à près de 4 009 hectares. « En mai, il y aura des jeunes et des adultes immatures, et peut-être quelques groupes », dans la même zone, ont également annoncé des experts de la FAO.

Dégâts dans les champs de maïs

« Les équipes qui travaillent au traitement des terres sont déjà mobilisées depuis plus d’un mois dans la région d’Oued Drâa », indique Ahmed Bouzihay, président de la commune territoriale de Fam El Hisn, province de Tata. « Malheureusement, cela n’a pas limité la propagation de l’insecte. Je pense que cela est principalement dû au fait que certaines zones militaires ou frontalières dont l’accès est limité n’ont pas pu être traitées, ce qui a permis à l’insecte d’y proliférer avant de se déplacer ailleurs », poursuit la même source. Sur place, les champs agricoles qui ont été les plus touchés par le phénomène sont les cultures locales de maïs. « Pour le moment, aucune disposition n’a été prise pour soutenir ou indemniser les agriculteurs dont les terres ont subi la dévastation des essaims de criquets. Beaucoup d’entre eux sont actuellement dans une situation très difficile compte tenu des dégâts qu’ils viennent de subir, et ce, après une période déjà précaire d’années de sécheresse », souligne Bouzihay.

Oasis en danger ?

Si dans la région de l’Oued Drâa les conditions climatiques et la situation du couvert végétal sont nettement favorables à la prolifération du criquet pèlerin, les essaims ne se sont pas encore déplacés vers les zones oasiennes. « A Fam El Hisn, nous sommes à une quarantaine de kilomètres de l’Oued et les dégâts causés par les criquets sont encore relativement limités. Cela dit, il est très important que toutes les parties prenantes redoublent d’efforts et déploient davantage de moyens pour que la propagation des groupes acridiens ne s’étende pas au-delà de leur zone de présence actuelle afin qu’ils ne puissent manquer de menacer les zones oasiennes, comme l’invasion que la région a connu en 2004 et au cours de laquelle le criquet a pu atteindre les régions de Taroudant et d’Agadir », explique notre interlocuteur. Le renforcement des efforts de lutte antiacridienne se confirme également dans la région puisque les autorités concernées vont mobiliser davantage de moyens, notamment traitement par pulvérisation aérienne.

À quoi s’attendre?

« Même le jour de l’Aïd, alors que tout le monde profitait des fêtes de famille, les équipes de lutte antiacridienne se sont mobilisées et ont continué à traiter les terres », témoigne Ahmed Bouzihay. Faut-il s’attendre à ce que la situation empire ? Le bulletin de la FAO affirme le contraire puisqu’il est classé au niveau d’alerte le plus bas, et indique que la situation au Maroc ne devrait pas connaître « d’évolution significative ». « Pendant la période de prévision (jusqu’à mi-juin 2023, ndlr), la végétation commencera à se dessécher et de nouveaux ailés immatures formeront de petits groupes et se déplaceront vers le sud », précise le rapport qui laisse toutefois entendre qu’avant ce basculement, « le nombre de les jeunes adultes vont augmenter en mai dans les vallées du Drâa et du Ziz-Ghris au sud des montagnes de l’Atlas » tandis que « des adultes épars pourraient subsister (temporairement, ndlr) dans certaines parties de l’Adrar Settouf ». Continue…

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