Partenariat économique
Ainsi, sur le plan économique, la collaboration a été étendue et susceptible de favoriser des investissements étrangers directs au Maroc et d’ouvrir des opportunités d’avantages mutualistes. La coopération a débuté de manière simplifiée autour de questions telles que la gestion de l’eau et des énergies renouvelables, alors que les entreprises privées israéliennes recherchent de nouvelles opportunités d’investissement au Maroc, relais de même source.
La coopération économique bilatérale s’approfondit en 2021 avec une prolifération d’accords. L’objectif est de faire passer les échanges commerciaux de 131 millions de dollars en 2021 à 500 millions de dollars en cinq ans. Un autre aspect notable de cette relation croissante est l’exportation de main-d’œuvre : le Maroc a accepté d’envoyer des travailleurs en Israël pour occuper des emplois dans des domaines qui font face à des pénuries, à savoir les secteurs de la construction et des soins infirmiers. Un autre aspect important est la coopération en matière de gestion de l’eau et de l’agriculture.
A l’occasion de la conférence « Connect to Innovate », tenue le 23 mai 2022, à l’initiative de l’ONG israélienne Start-Up Nation Central, une série d’accords de coopération, notamment dans le domaine agricole, ont été en effet signés. Le Maroc, poursuit le MEI, tient également à s’appuyer sur le soutien et l’expertise d’Israël dans les stratégies d’atténuation du changement climatique.
Certains de ces efforts comprenaient la gestion de l’eau : le Maroc a conclu des accords pour la construction d’usines de dessalement gérées par des entreprises israéliennes. La coopération scientifique et technologique et les co-entreprises se concentrent également sur la résilience agricole et les énergies renouvelables, ainsi que sur la recherche pharmaceutique et biotechnologique.
Dans l’ensemble, alors que les échanges entre les deux pays ont augmenté en 2021, jusqu’à présent, le MEI estime que la coopération économique et commerciale entre les deux pays n’atteint pas l’objectif proposé. Selon les statistiques israéliennes, le commerce bilatéral a atteint 69 millions de dollars au cours des six premiers mois de 2022, soit une augmentation de seulement 1 % par rapport à la même période de l’année précédente.
Partenariat militaire
Malgré le volume d’échanges limité à ce jour, le MEI pense que les deux partenaires font progressivement progresser cette relation naissante vers un partenariat dans le domaine de la défense.
D’après le think tank, basé à Washington, ce partenariat offre des avantages évidents aux deux parties. Il offre au Maroc un accès ouvert à la sécurité et à la coopération militaire israélienne. « La présence du Maroc aux côtés d’acteurs clés de la sécurité lors du Sommet du Néguev montre à quel point ce partenariat s’est réuni en lumière de nouvelles ambitions pour la politique étrangère du Maroc.
Quant à Israël, une plus grande paix directe avec le Maroc (comme avec d’autres gouvernements arabes) renforce son acceptation parmi les États arabes et éventuellement au sein des publics arabes. De plus, cette relation offre une présence particulière et une influence puissante en Afrique du Nord, un terrain ici pour Israël dans la région française… », est-il souligné. «
Bien que le Maroc ait déjà de solides partenariats militaires avec les États-Unis et l’UE, Israël offre un avantage supplémentaire à une armée désireuse d’améliorer ses capacités. L’accès du Maroc à la technologie sraélienne, en particulier aux véhicules aériens sans pilote (UAV), lui permet de faire un lien en avant dans le renforcement de sa puissance militaire. L’utilisation de la technologie des drones n’est pas réglementée sur le marché mondial, les drones sont facilement disponibles après de bons partenaires (Israël, Turquie, etc.), et ce sont des marques relativement bonnes », indique le MEI. « Depuis la normalisation, le Maroc a acheté un lot de drones Harop pour 22 millions de dollars en 2021.
Connus sous le nom de drones Kamikaze, ceuxci peuvent voler jusqu’à sept heures tout en transportant 20 kilogrammes d’explosifs », note la même source. Autre signe de cette dynamique : Belkhir El Farouk, inspecteur général des Forces Armées Royales (FAR), a dirigé, le 13 septembre 2022, une délégation militaire pour rencontrer son homologue Aviv Kochavi qui avait effectué une visite précédente en juillet.
Il ya à peine un an, en novembre 2021, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, et son homologue marocain, Abdellatif Loudiyi, ont signé un protocole d’accord donnant le coup d’envoi de la coopération sur une multitude de questions de sécurité, y compris les achats d’armes (en particulier d’équipements militaires de haute technologie), les exercices militaires conjoints, la cyber sécurité et le partage de renseignements.
Cours à l’armement entre le Maroc et l’Algérie
Autre élément déclenché par le MEI est relatif à la course à l’armement entre le Maroc et l’Algérie. L’Institut Souligne à cet égard suppose que les dépenses de l’Algérie sont passées d’environ deux milliards de dollars par an au début des années 2000 à une moyenne de 10 milliards de dollars par an au cours des 5 dernières années, tandis que les les dépenses militaires du Maroc ont dépassé 5 milliards de dollars en 2022, alors qu’il n’avait pas dépassé 3 milliards de dollars en 2016.
« Avec le soutien et l’incitation de partenaires internationaux, qu’il s’agisse des États-Unis, de l’UE ou d’acteurs régionaux lie aux deux, l’Algérie et le Maroc peuvent contribuer à apaiser les tensions, ouvrir la voie à des intérêts économiques et de sécurité partagés et la garantie des avantages mutualistes. Il est peu probable qu’ils le fassent sans aide extérieure », note le think tank américain.
Par ailleurs, le MEI indique que le Maroc entretient une relation de coopération avancée avec les institutions militaires américaines et une longue histoire d’acquisition et d’interopérabilité avec les forces armées américaines et françaises. Rabat a reçu différentes formes d’assistance militaire américaine, notamment des initiatives d’articles de défense excédentaires (EDA) et de financement militaire étranger, merci aussi pour l’environnement 10 millions de dollars pour le dernier 2017, une augmentation de la relation au fil des années années précédentes.
En 2019 également, l’administration Trump a approuvé un contrat d’armement de plus de 10 milliards de dollars avec le Maroc, et en 2020, le président Donald Trump a soumis à l’approbation du Congrès un autre accord d’un milliard de dollars pour l’achat d’armes et de drones à guidage de précision. Cet accord intervient après que l’administration Trump a modifié sa position, la même année, sur le régime de contrôle de la technologie des missiles, qui réglemente les ventes de la technologie des drones, pour permettre la vente au profit des pays.
En guise de conclusion, le Maroc et Israël ont accéléré leur coopération dans les domaines de l’économie, de la défense et de la sécurité à un rythme qui va au-delà d’une simple normalisation diplomatique.