Ce comportement curieux a incité quatre chercheurs (Dr Alexander Sliwa du zoo de Cologne, Saâd Azizi et Mahmoud Zine Eddine du zoo de Rabat, et Grégory Breton de Panthera, France) à mener une aventure dans l’environnement hostile du chat pour développer une étude pour mieux comprendre le domaine vital de ce félin. L’étude, intitulée ‘Home Ranges of African Sand Cats (Felismargarita)’, a fourni la plus grande quantité de données jamais recueillies sur ce félin et a donc incité l’espèce à être reclassée comme ‘Quasi menacée’.
Le cas du chat des sables ne fait pas exception. Le Maroc, en effet, est l’un des pays les plus riches d’un point de vue géographique, climatique et écologique de la région paléarctique occidentale et, par conséquent, il est le deuxième pays en termes de diversité biologique du bassin méditerranéen après la Turquie.
Une approche nationale
En effet, l’étude du chat des sables fait partie d’un accord qui inclut des recherches menées sur tous les carnivores du Sahara marocain. « Les préparatifs de cette recherche remontent à 2014. Les premiers envois envoyés avaient pour objectif premier de savoir si ces chats existaient. Par la suite nous avons acquis les permis scientifiques qui nous ont permis de capturer temporairement ces animaux », révèle le Dr Azizi, chef du Service zoologique et vétérinaire du Jardin zoologique national.
« L’opération consiste à capturer physiquement le chat des sables, à effectuer une anesthésie et à installer le collier VHF pour pouvoir le localiser, en parallèle nous effectuons des mesures géométriques. D’autres espèces feront l’objet de ces études, notamment le renard de Rüppell, le renard Fennec, le loup doré d’Afrique, le chat ganté… », ajoute notre interlocuteur.
Biodiversité vitale
Après une petite recherche sur internet, nous constatons que des articles publiés sur le sujet estiment le nombre d’espèces menacées au Maroc à pas plus de quarante, sauf pour les experts, ce chiffre est largement sous-estimé et loin de refléter la réalité.
« Si on ne compte que les reptiles, un tiers de cette classe est menacée, même la moitié de la classe des amphibiens est menacée d’extinction, du coup le nombre est bien supérieur à quarante, mais monte plutôt à des centaines », prévient Abdeljabbar Qninba, auteur de plusieurs ouvrages. sur l’expert marocain du patrimoine naturel et de la biodiversité. Il tient également à préciser que « les classes mentionnées ne concernent que les vertébrés sans inclure d’autres groupes zoologiques ».
Selon les données officielles, la faune marocaine compte environ 25 000 espèces dont 11% sont endémiques au Maroc. Cette faune comprend comme espèces : 113 mammifères, 317 oiseaux, 98 reptiles, 11 amphibiens, 1 189 poissons et 17 893 invertébrés.
Le programme de réintroduction
Par exemple, le Jardin zoologique national de Rabat abrite 22 espèces menacées au Maroc, dont 8 espèces faisant l’objet d’un programme de réintroduction pour retourner dans leur habitat naturel, dont 5 espèces qui sont éteintes dans l’état. Maroc.
Mais, pour les experts, c’est encore insuffisant, car « le Maroc manque encore de réserves suffisantes pour héberger toutes les espèces menacées en captivité, dans le but d’augmenter leur nombre et d’améliorer leurs conditions physiques avant d’être relâchées dans leur habitat naturel », explique le professeur Qninba.
« Nous souffrons également d’un manque d’aires protégées qui représentent une sorte de laboratoire du milieu naturel, et qui donnent accès à des informations de première main sur les écosystèmes et les espèces, pour comprendre le fonctionnement de ces éléments naturels et découvrir comment nous pouvons nous adapter au changement. « , Il dit.
Cependant, il y a des signes prometteurs, la gouache. « Il n’y a pas si longtemps, j’étais dans la région de M’Hamid El Ghizlane et j’ai vu comment des addax (une grande antilope saharienne) ont été relâchés dans la nature et sont actuellement surveillés. Les premiers résultats sur leur état d’adaptation sont prometteurs et laissent espérer le retour d’autres espèces dans leur habitat naturel », révèle notre expert.
Il convient également de noter que le Maroc a mené plusieurs opérations de réintroduction dans ce sillage, qui ont été couronnées de succès. Par exemple, le macaque de Barbarie a été relâché en 2007, après un long processus de réintroduction, dans le parc national du Toubkal, avec plusieurs autres espèces, chacune dans son habitat naturel.