« Poissons rouges » d’Abdeslam Kelai est le long métrage projeté en compétition officielle de la 28e édition du Festival du film méditerranéen de Tétouan. Son passage a laissé de bons échos auprès du public cinéphile.
«poisson rougeest l’histoire très touchante de trois femmes qui traversent des moments très difficiles, mais toujours avec l’espoir d’avoir des jours meilleurs dans leur vie. Le film commence avec la sortie de Hayat (Jalila Talemsi) de la prison où elle a été incarcérée pendant 17 ans. Son seul souci était de retrouver son fils unique qui habite chez son grand-père paternel (campé par Mohamed Choubi), de lui expliquer ce qui s’est réellement passé, concernant sa captivité.
Ainsi Hayat retourne dans sa ville natale au nord de Maroc où elle rencontre son frère (Amine Naji) qui refuse de l’accueillir par peur de la honte et sa femme autoritaire. Hayat rencontre Amal qui travaille dans une usine de fruits et s’occupe de sa sœur handicapée huda (Nisrina Erradi). Ils deviendront de très bons amis et vivront d’autres aventures ensemble. Ce film parvient à capter le spectateur avec ses personnages, depuis le début quand Hayat franchit la porte de la prison jusqu’au dernier plan, aussi émouvant qu’il est dans sa voiture, enfin heureux de retrouver son fils, même à travers des expressions de silence et regards. C’est l’un des grands moments de courage et de force de ces trois femmes qui les font avancer face à l’exclusion, l’exploitation et la marginalisation.
Notez le titre du film « Poisson rouge » fait référence aux poissons rouges, achetés par Hayat et placés dans un aquarium, avant de les relâcher dans leur lieu naturel, la mer, dans une scène magique dans laquelle Amal et sa sœur l’accompagnent. Avec cette photo, le réalisateur Abdeslam Kelaï crée un lien entre ces poissons rouges, emprisonnés dans un espace clos, et entre les trois femmes, prisonnières d’une réalité amère qu’elles n’ont pas choisie. Souvenez-vous que ce film a déjà remporté le 22 Festival national du film de Tanger le Prix du scénario et le Prix de la meilleure actrice à Jalila Talemsi, puis le Grand Prix et le Prix de la meilleure actrice, à égalité entre Jalila Talemsi et Nisrine Erradi, à Festival International du Film de Bruxelles.
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