Aller au contenu

Le Maroc peut déposer une offre compétitive (Iresen)

Samir Rachdi.

Loin de faire preuve d’un optimisme béat quant à la capacité du Maroc à présenter une offre compétitive en matière d’hydrogène vert, le directeur général de l’Institut de recherche sur l’énergie solaire et les nouvelles énergies, Samir Rachdi, croit fermement que le Royaume dispose d’atouts dans ce domaine. Seul hic, le Royaume doit encore mettre les bouchées doubles pour accélérer le rythme, car la concurrence mondiale est rude.

Pas de prospérité économique sans gestion avancée des énergies renouvelables. La conclusion est sans ambiguïté pour Samir Rachdidirecteur général de l’Institut de recherche sur l’énergie solaire et les nouvelles énergies (IRESEN), invité de L’Info en Face. Il est encore plus urgent d’inscrire la transition énergétique dans toutes les stratégies économiques nationales pour répondre aux exigences internationales de décarbonation. « L’Europe , qui reste le principal partenaire économique du Maroc, appliquera la taxe carbone aux frontières. Les entreprises marocaines sont donc obligées d’accélérer le rythme. Par ailleurs, tant dans le secteur public que privé, les choses s’organisent pour être prêts à cette transition attendue en 2026. Le rythme est plus accentué au niveau privé, car les acteurs sont plus pragmatiques et auront des normes pour pérenniser leurs activités », dit M. Rachdi.

La crise a-t-elle ralenti le rythme de la transition énergétique ?

Bien que le Maroc ait fait de grands progrès dans le processus transition énergétiquenotamment avec l’adoption de la loi surautoproduction d’électricité, le contexte actuel a un impact négatif sur cette croissance. « Force est de constater que la crise actuelle que traverse le monde n’est pas propice à une accélération du rythme de la transition énergétique. Les chaînes de valeur et les chaînes d’approvisionnement des matières premières, y compris les matières énergétiques, ont été perturbées.

A cela s’ajoute la situation au Maroc. Nous sommes un pays qui n’a pas de ressources naturelles fossiles et qui doit donc importer son énergie », souligne l’invité de L’Info en Face. Cependant, il note que les initiatives du Maroc pour développer les énergies renouvelables s’avèrent efficaces. Le Maroc a commencé à réfléchir à la transition énergétique dans les années 80 avec la politique des barrages qui était bien sûr une solution pour agriculturemais qui a permis de produire électricité propre. Depuis les années 1990, le Maroc s’est concentré sur la production de l’énergie éolienne puis solaire et maintenant nous nous soucions hydrogène.

« Le Maroc travaille à développer des visions stratégiques dans le domaine de l’énergie avec des objectifs ambitieux en matière de production d’énergie propre. C’est aussi un secteur surveillé par la plus haute autorité du Royaume, comme en témoigne la réunion de travail consacrée, en novembre 2022, au développement de énergies renouvelables et nouvelles perspectives dans ce domaine, présidé par Sa Majesté le Roi», observe M. Rachdi. Et de constater que dans ses stratégies, le Maroc a commencé à intégrer une logique industrielle dans le cadre de sa vision économique, « et cela va vraiment permettre d’accélérer la transition énergétique », estime l’invité.

« Bien sûr, le Maroc n’a pas atteint les 42% souhaités en 2020, et nous sommes à 37% d’énergie renouvelable, sur le productible, le Maroc est à 20%, mais je pense que ce sont de bons résultats. . Il faut savoir que c’est Il faut essentiellement surdimensionner les renouvelables, en tenant compte des heures d’ensoleillement et de la force du vent, qui peut être variable », explique l’expert. Cependant, il reconnaît que les parties prenantes peuvent être encore plus actives et travailler davantage. surmonter certaines contraintes persistantes, en s’appuyant sur des technologies de pointe.

Hydrogène vert, le futur se prépare déjà

Le Maroc a été précurseur en lançant sa stratégie de production de hydrogène vert et ses dérivés. Cependant, on se demande si avec 20% de production d’énergie renouvelable, le Maroc peut être compétitif sur l’hydrogène vert ? « Le Maroc a un énorme potentiel en matière d’énergies renouvelables. On parle d’une dizaine de térawatts de potentiel technique. Ce volume nous permet d’être compétitifs dans la production d’hydrogène vert », précise l’invité.

Pour produire de l’hydrogène vert, il faut d’abord remplacer le gaz où est le huile par l’eausurtout celui du dessalement, il faut utiliser le solaire et éolien et il faut Terre. Sur ces quatre éléments, le Maroc a le privilège de disposer d’un potentiel qui, de surcroît, est bien réparti sur l’ensemble du territoire, observe Rachdi. Pour toutes ces raisons, l’animateur de L’Info en Face reste confiant dans la capacité du Maroc à présenter une offre nationale compétitive.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *