A l’heure où règne l’attentisme, le gouvernement s’est dit « conscient des procédures légales et judiciaires auxquelles est soumis le dossier de l’entreprise ». C’est ce qu’a indiqué le porte-parole de l’Exécutif, Mustapha Baitas, qui a exprimé la l’espoir du gouvernement « que cette pratique soit résolue au plus vite ».
Selon Baitas, qui s’exprimait lors de la conférence de presse tenue ce jeudi à l’issue du Conseil de gouvernement, « le gouvernement, qui soutient la relance de cette importante structure nationale, travaillera au niveau organisationnel et institutionnel pour atteindre cet objectif et permettre cette l’entreprise à contribuer une fois de plus à la production nationale ».
Le SAMIR Safeguard Front a jugé le discours de Baitas comme « positif ». Dans une déclaration à « L’Opinion », le président du Front, Houssine El Yamani, s’est dit rassuré par le changement de discours du gouvernement, tout en regrettant qu’il n’y ait pas encore une volonté politique suffisamment forte pour assurer une reprise rapide du raffinerie.
Ainsi, le gouvernement change complètement de langage, sachant qu’il ne faisait pas preuve d’un tel optimisme il y a quelques semaines. En janvier, Mustapha Baitas lui-même déclarait qu’il est illusoire de penser que la solution puisse être trouvée à court terme. Une sortie qui n’a pas plu au Front de sauvegarde des raffineries.
Baitas a précisé que le gouvernement attend l’issue de la procédure d’arbitrage CIRDI, dont le tribunal désigné devra trancher le différend entre le Maroc et l’ancien actionnaire majoritaire de la SAMIR.
Maintenant, le gouvernement montre tout à coup autant d’optimisme que le processus avance. Les deux parties ont été invitées, le 6 mars 2023, par le président du tribunal à présenter leurs mémoires sur les faits. C’est-à-dire les honoraires dus aux arbitres et les frais de procédure dont le coût est partagé entre eux par parts égales, sauf décision contraire du président. Cela signifie que la procédure évolue vers une résolution, selon un avocat que nous avons contacté.
En attendant, la procédure de liquidation judiciaire se poursuit également au niveau du Tribunal de Commerce de Casablanca. Jusqu’à présent, quinze investisseurs étrangers de différentes nationalités ont manifesté leur intérêt pour l’achat de la raffinerie après que le maire a ouvert la vente de ses actifs.
Jusqu’à présent, des pourparlers sont en cours avec des investisseurs intéressés qui ont soumis des offres allant de 1,8 à 2,8 milliards de dollars. Les activités de la raffinerie sont estimées à 21 milliards de dirhams, selon les données du Front de sauvegarde. Le redémarrage de l’activité de raffinage devrait nécessiter 220 millions de dollars et peut être fait en 8 mois.
Rappelons que la SAMIR a été placée en liquidation administrative judiciaire en 2016, après sa faillite fracassante. L’affaire a pris un nouveau tournant judiciaire lorsque l’ancien actionnaire majoritaire de la société, Al Mohammed Al-Amoudi, a saisi, par l’intermédiaire de la maison mère Corral, le CIRDI contre le gouvernement marocain qu’il accuse de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour protéger votre investissement au Maroc. Ce dernier demande une indemnisation pouvant aller jusqu’à 14 milliards de dirhams.