Beaucoup de ces régions se sont retrouvées en ruine sous un mètre de neige, un niveau record jamais vu depuis des années. Une telle accumulation de neige est un phénomène plutôt inhabituel après une période de sécheresse depuis 2018 dans le pays. La Direction générale de la météorologie avait averti à cet égard qu’il y aurait de fortes chutes de neige et de fortes pluies.
Contacté par nos soins, Mohammed-Saïd Karrouk, docteur et professeur de climatologie à l’Université Hassan II, nous a expliqué que « la vague de froid qui est arrivée vers la fin janvier nous est parvenue du Nord-Est, de la Sibérie, de l’Europe de l’Est. Ces froids les vagues ont eu pour effet « des chutes de neige dans les provinces du nord-est du Maroc, cette neige a atteint jusqu’au Moyen Atlas, surtout dans le nord-est, pour atteindre des régions désertiques ou des oasis ».
« La vague de froid que nous avons eue fin janvier n’a rien à voir avec la tempête Gérard », a-t-il dit, elle nous est venue d’Europe de l’Est, en arrivant de Sibérie. Souvenez-vous, la tempête hivernale Gérard a frappé la France, mais aussi la Belgique.
Malédiction ou bénédiction ?
Dans une telle situation, les conséquences sont bien connues. Des coupures de route et d’électricité, notamment dans les communes de Tidli et de Telouat, ont perturbé la circulation sur la route nationale n°1. 9, qui relie Ouarzazate à Marrakech à la hauteur des monts Tichka.
Outre l’inconfort des populations locales, mal préparées à ces épisodes neigeux, ces intempéries alourdissent encore leur poids, ajoutant à leur précarité et à leur isolement, surtout parce qu’elles font face à une baisse drastique des températures.
Heureusement, les autorités locales se sont mobilisées pour venir en aide aux populations, déneiger et rétablir la circulation. Sa Majesté le Roi Mohammed VI a donné Ses Hautes Instructions aux différents départements concernés, pour « la mise en œuvre d’une opération de secours d’urgence, suite aux baisses importantes de température et de neige survenues dans la soirée du 17 février, notamment dans les wilayas de Zagora ». , Ouarzazate et Taroudant », plus particulièrement les douars appartenant au Caïdat de Maghrane, Ighrem Nougdal, Telouat, Amerzgane, Ouisselssat, Anzal, N’kob, Tazarine, Tansifte et Ternata.
Suite à cet appel, les Forces armées royales travaillent en collaboration avec les équipes de la Fondation Mohammed V, pour mener des opérations de secours, et ce, depuis le samedi 18 février dans la wilaya de Ouarzazate. En ce sens, la Fondation avait expliqué que l’aide sera acheminée par voie aérienne, des hélicoptères seront mobilisés à cet effet pour atteindre les zones enclavées. Des avions des FAR ont acheminé l’aide humanitaire d’urgence vers l’aéroport de Ouarzazate d’où elle sera distribuée aux populations sinistrées.
Un groupe d’équipes travaille sans relâche pour permettre aux personnes en difficulté de retrouver une vie normale et de reprendre leurs activités. « Au total, 9 000 familles, réparties sur 75 douars touchés par la vague de froid et les chutes de neige, sont concernées par cette aide humanitaire d’urgence, composée de vivres et de couvertures, ainsi que d’un soutien social adéquat et d’une assistance médicale locale », Sanae Dardikh, Communication Directeur de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité, a déclaré à la MAP.
Si la pluie doit purifier les cœurs, la neige, au-delà des désagréments qui l’accompagnent, devrait apporter une excellente ressource pour accroître le tourisme hivernal. Plusieurs régions du Maroc ont un énorme potentiel de développement touristique. C’est le cas d’Oukaïmeden à Marrakech, d’Ifrane et de Bouiblane à Taza. Ces domaines ont toutes les qualités pour devenir des stations de ski bien structurées avec les infrastructures nécessaires, qui peuvent ainsi générer des emplois et contribuer davantage à la croissance de ces régions et, par conséquent, offrir une alternative économique aux populations.
Si les conséquences négatives sont connues, les positives le sont moins. Ces chutes de neige ne sont pas sans grand soulagement pour beaucoup. D’autant que la neige est une réserve d’eau indispensable pour gérer les mois à venir. En effet, ces réductions ont des répercussions sur l’approvisionnement en eau avec leur impact sur les différentes industries associées. . Ce sont aussi des intrants précieux pour les barrages qui pourront augmenter leur taux de remplissage.
Malak Elalalamy