Dans son obsession débridée de nuire au Maroc, le régime des généraux algériens ne connaît absolument aucune limite. Et surtout pas celles imposées par la pudeur et la peur du ridicule. Après la multitude de faux reportages sur de prétendues saisies de drogue diffusés par ses médias officiels (oui officiels !) à intervalles réguliers tous les mercredis, après la mise en scène grossière des victoires chimériques des séparatistes du Polisario sur l’armée marocaine et après l’indicible docu-fiction sur le neutralisation d’improbables complots contre la stabilité de l’Algérie concoctés à l’évidence par le perfide « Makhzen », la bonne vieille machine de propagande des services secrets algériens vient de nous produire un nouveau travail : l’interview décongelée et mal chauffée.
L’ouvrage en question est le débriefing déguisé en entretien avec le transfuge marocain soupçonné de renseignement au renseignement espagnol, Abdelilah Issou. Et sa production a été sous-traitée à la société de production de désinformation préférée des généraux algériens, Echorouk TV, qui n’a ménagé aucun artifice pour lui donner un vernis de crédibilité. C’est ainsi qu’un véritable battage médiatique a été orchestré quelques jours avant la diffusion, le dimanche 11 juin au soir, sous la forme d’un teaser aux effets spéciaux sonores et visuels d’antan. Le jour J, Issou, affublé d’une chemise hawaïenne et d’un pantalon para kaki, est venu fulminer sur son tissu d’absurdités devant un journaliste interviewant à la manière des « Politrouk », ces commissaires politiques de la sombre époque de la propagande soviétique.
Dans cet entretien « Evénement » qualifié d’inédit, Issou qui avait déjà été cuisiné en 2010 par le même journal Echorouk, est présenté comme un officier dissident. Disparu des radars depuis, l’homme qui semble avoir été arraché à un profond sommeil cryogénique répète les mêmes mensonges du passé qu’il tente maladroitement d’actualiser. Le résultat, une histoire décousue qui ressemble à un patchwork dont le but est de ternir l’image du Royaume. Tout y passe : de la corruption, en passant par le trafic organisé de drogues dures et légères pour noyer l’Algérie dans l’enfer des stupéfiants, aux intrigues de palais et à la perturbation du moral des troupes marocaines qui seraient en proie à une profonde vague de désertions. Et comme tout toutologue qui se respecte, Issou avale ses pseudo-révélations sans s’embarrasser ne serait-ce que d’un semblant d’argumentation, encore moins de preuve.
Diffusion simultanée avec 19e édition de l’African Lion, l’exercice militaire le plus important du continent africain organisé avec la puissante armée américaine et une foule d’autres armées alliées, cette interview au parfum de camphre ne trompe personne. Pas même le vaillant peuple algérien auquel il s’adresse principalement avec une volonté délibérée de brutaliser et d’entretenir cette image d’épouvantail à laquelle les généraux algériens ont toujours tenté de faire adhérer le Maroc.
Omar Assif