Aller au contenu

Que risque le Maroc selon le règlement de la CAF ?

En ces semaines de lancement de l’édition 2023 du Championnat d’Afrique des Nations de football des joueurs locaux (CHAN), prévu du 13 janvier au 4 février prochains en Algérie, la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) a émis ses conditions de participation à la compétition dans l’optique de garantie d’un environnement serein aux joueurs de la sélection nationale lors de la compétition.

En ce sens, la Fédération avait envoyé une correspondance à la Confédération Africaine de Football (CAF) au sujet du respect des clauses du cahier de charges des compétitions africaines, notamment en matière de facilitation des conditions des sélections nationales participantes. Elle avait demandé le déplacement de la sélection marocaine via « un vol spécial de la Royale Air Maroc (RAM), transporteur officiel, depuis Rabat vers Constantine, ville hôte des matches du Onze national », notant que dans le cas contraire, le Maroc ne Participez à cette édition du CHAN votée à l’unanimité par le comité directeur de la FRMF. Une requête légitime, surtout après les conditions scandaleuses imposées aux athlètes marocains lors des jeux méditerranéens d’Oran, qui ont dû faire escale à Tunis avant d’aller à la ville en question, sans oublier la maltraitance et le refoulement des journalistes sportifs marocains ayant fait le même trajet.

Le couac, c’est qu’en août 2021, l’Algérie a rompu, unilatéralement, ses relations diplomatiques avec le Maroc et depuis, le pays a fermé son espace aérien à tous les avions immatriculés au Maroc. Ainsi, mis à part l’avion militaire déployé pour le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, afin d’assister au Sommet arabe, aucun vol direct n’a été établi entre les deux pays. Et donc pour se rendre en Algérie, les cadres marocains seraient, une fois de plus, obligés de passer par la Tunisie pour participer au CHAN 2023, ce qui ne serait pas sans conséquences sur le moral des joueurs.

Le Maroc est donc parfaitement en droit de se monter exigeant, et en dictant ses conditions de participation, la Fédération marocaine met Alger face à ses responsabilités sportives conformément aux textes régulateurs de la compétition qui imposent l’assurance des conditions logistiques optimales pour toutes les sélections participants, et ce, de l’arrivée des joueurs au pays hôte, jusqu’à leur départ.

Surcroît, le règlement de la CAF insiste sur le maintien de l’ordre et de la sécurité aux alentours des hôtels et des terrains d’entraînement des équipes participants, et dans le cas contraire « le Conseil disciplinaire de la CAF peut décider des sanctions Pécuniaires ainsi que des disciplinaires à l’encontre des organisateurs», nous affirment Karim Adyel, avocat spécialisé en Droit du Football International et Professeur Universitaire à l’Academy of Leadership Sciences Switzerland (ALSS).

Par ailleurs, si certains médias, notamment algériens, laissent croire que le refus de participation du Maroc est une action inédite, il n’en est rien. L’Histoire du sport est, en effet, jalonnée de compétitions internationales ayant fait l’objet de boycott. D’ailleurs, l’Algérie, elle-même, s’est retirée des Jeux Olympiques d’été qui se sont tenus en 1976 au Canada, en soutien à l’Afrique du Sud.

Et si le Maroc boycotte !?

La loi est claire, selon Karim Adyel : si une équipe décide unilatéralement de ne pas participer à une compétition sans motifs valables, « elle est susceptible d’être sanctionnée par le Conseil de discipline de la CAF ». L’article 80 du règlement du Championnat d’Afrique des Nations stipule que dans ce cas un « forfait déclaré moins de vingt jours avant le début de la compétition finale ou pendant cell-ci, entraînera, outre la perte du droit d’entrée, une amende de cent cinquante mille (150 000) dollars US ainsi que la suspension de l’association concernée pour les deux éditions suivantes du Championnat d’Afrique des Nations, sauf cas de force majeure tel que défini par la commission d’organisation de la CAF ».

Toutefois, le texte ne définit pas les cas de force majeure et se contente de préciser qu’ils « restent réservés et seront tranchés par la Commission d’organisation ». Jusqu’à aujourd’hui, il n’existe aucune jurisprudence au niveau de la CAF, sur une situation pareille. Ceci dit, au cas où la requête de la FRMF n’est pas accordée, la sélection nationale sera conservée par l’équipe qui la suit dans le Classement de son groupe, comme stipulé dans l’article 86, sinon, le groupe auquel appartient l’équipe ayant déclaré forfait sera composé de trois équipes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *