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Appel aux consultations nationales pour éviter le chaos (Par le CPR de Doleel PIT-Sénégal)

A près d’un an des prochaines élections présidentielles sénégalaises de février 2024, l’opinion publique reste préoccupée par les graves menaces qui pèsent sur la paix civile et la cohésion nationale. De tous les secteurs de la nation, des appels pressants sont lancés aux hommes politiques pour qu’ils reviennent à la raison et encouragent le dialogue.

Contrairement à l’opinion officielle, les dangers qui guettent notre pays ne viennent pas de l’opposition politique, qui a fini de démontrer son esprit républicain, ni des défis sécuritaires encore latents. Non ! Le danger vient paradoxalement de l’obsession tenace du premier magistrat de la nation, gardien de la Constitution, qui n’est qu’à quelques mois de céder le pouvoir, de vouloir briguer un troisième mandat.

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Pourtant, il a eu l’occasion d’entrer dans l’histoire comme le premier président sénégalais à quitter volontairement ses fonctions, au terme des deux mandats prévus par la Constitution du 7 janvier 2001 et confirmés par référendum le 20 mars 2016.

En effet, depuis son accession au pouvoir en mars 2012, le régime du Président Macky Sall se caractérise par une gouvernance autoritaire marquée par une judiciarisation sans précédent de la vie publique, au point que les arrestations arbitraires et la barbarisation systématique des activistes et militants politiques, avec les motifs les plus fallacieux, semblent constituer la marque de fabrique du régime de Benno Bokk Yakaar.

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En effet, nous constatons un indéniable recul démocratique dans notre pays, encore récemment qualifié de  » semi-autoritaire  » par les organisations spécialisées (Economist Intelligence Unit), avec la mise sous le boisseau des libertés d’opinion, de presse et de réunion…, dont le meeting interdit de Mbacké est la dernière illustration.
Le drame est que le régime de Benno Bokk Yakaar, loin d’être proactif, ayant été pris par surprise par le coup de semonce de février-mars 2021, manque également de réactivité, se révélant incapable d’apprendre de ses erreurs.

En effet, il est clair qu’une lecture correcte des événements politiques de 2022 aurait pu nous épargner l’actuelle flambée de tension socio-politique. Cela semble être en contradiction avec le double message sorti des urnes lors des élections législatives du 31 juillet dernier, dont les résultats, marqués par une forte abstention, ont sanctionné la perte de la majorité de la coalition présidentielle, sans pour autant aboutir à une cohabitation parlementaire en faveur de l’Opposition. C’était une manière pour le peuple sénégalais de renvoyer les différentes coalitions, en les exhortant à engager un véritable dialogue.

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Malheureusement, le pouvoir de Macky Sall a opté pour une autre voie, à savoir le renforcement de l’autoritarisme et de la répression, illustré de la pire des manières, par l’installation chaotique de la quatorzième législature de l’Assemblée nationale le 12 septembre 2022.

Depuis, le camp du Président semble avoir choisi la fuite en avant, orchestrant un soutien aussi véhément que téléguidé en faveur d’une troisième candidature illégale du Président de l’APR. Par ailleurs, Macky Sall et ses juges persistent à mener à bien le complot avorté de Sweet Beauty, en y ajoutant une chasse aux sorcières contre PASTEF et d’autres militants, dans un contexte de violation des libertés et de campagne préélectorale.

Le Comité de la Plateforme de Réflexion « Doleel PIT-Sénégal ngir defaraat reewmi » n’a cessé, depuis les émeutes sanglantes de mars 2021, d’appeler au « rassemblement de toutes les forces vives pour épargner à notre pays des convulsions inutiles et ouvrir de meilleures perspectives à notre peuple, à travers une Concertation Délibérative Nationale, qui devrait s’accorder sur le diagnostic et les solutions de sortie de crise… »

Cet appel a été renouvelé au lendemain des élections législatives, en y ajoutant le rappel de la nécessité de créer les conditions d’une réforme institutionnelle, sur la base des conclusions des Conférences nationales et des recommandations de la CNRI, qui devraient être actualisées.

Nous sommes heureux de constater que, dans la dernière période, plusieurs personnalités et organisations du monde politique (Ousmane Sonko, LD…), des droits de l’homme (RADDHO, AMNESTY, LSDH…) et de la société civile (Alioune Tine, CUDIS, plusieurs chefs religieux comme l’Archevêque de Dakar et la Ligue des Imams et Prêcheurs du Sénégal…) ont appelé au dialogue et à la pacification.

Cela implique l’ouverture, dans les meilleurs délais, de consultations larges et inclusives sur le processus électoral, avec la suspension de la loi sur le favoritisme. Une refonte institutionnelle sera également nécessaire (mettre fin à l’hyperprésidentialisme, garantir l’indépendance de la justice, l’équilibre réel et la séparation des pouvoirs…).

Les Sénégalais attendent du Président Macky Sall, crédité, comme son prédécesseur, à tort ou à raison, d’un important bilan matériel, quoique entaché par un gouvernement désastreux, qu’il sauve les meubles. Il pourrait ainsi parachever sa carrière controversée en organisant de manière irréprochable les prochaines élections présidentielles, auxquelles la Constitution lui interdit de participer.

Fait à Dakar, le 14 février 2023

Le Comité de la Plateforme de Réflexion

« Doleel PIT-Sénégal ngir defaraat reewmi »

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