Après les violents affrontements de juin dernier, le site d’information Politis.fr a mené une enquête qui révèle que la France « continue de livrer des armes au Sénégal pour mater sa population après la violente répression de l’opposition en 2021 ».
L’enquête a permis au site d’information, qui s’est appuyé sur des images et des vidéos postées sur les réseaux sociaux, d’identifier trois types de grenades lacrymogènes, quatre lance-grenades et au moins un véhicule blindé fabriqués en France. Selon Politis.Fr, les munitions ont été fournies par Alsetex, qui fait partie du groupe Etienne-Lacroix. Il s’agit de l’un des principaux fabricants français de grenades lacrymogènes.
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Par ailleurs, le site d’information révèle que des grenades lacrymogènes Alsetex GM2L ont été utilisées par les forces de défense et de sécurité à Mbao le 3 juin. Ceci après avoir utilisé une image fournie par un témoin. Entre le 15 mai et le 03 juin 2023, ces grenades GM2L ont également été vues à Dakar et à Ziguinchor.
La grenade GM2L, contenant 15 g de gaz lacrymogène, explose avec un effet sonore de 160 décibels à 10 mètres. Au-delà de 135 décibels, des lésions auditives graves et irréversibles peuvent survenir. De plus, cette arme est connue en France pour être la grenade la plus puissante de l’arsenal des FDS et pour être responsable de plusieurs mutilations, révèle Politis.
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Le 1er juin, d’autres armes Alsetex, différentes du GM2L, ont été repérées dans la capitale sénégalaise. Il s’agit du Cougar 12, qui possède douze canons au lieu d’un seul. Il ne se porte pas à la main, mais se place sur le toit d’un véhicule et peut tirer un certain nombre de grenades. Ici, il est monté sur un véhicule blindé français : le Dagger ou PVP du fabricant Arquus. En 2017, le Sénégal en a acheté 17.
D’autres entreprises ont également fourni des armes, selon les informations de Politis.fr. À l’UCAD, le 1er juin 2023, jour de la condamnation d’Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour » corruption de jeunes » dans l’affaire Sweet Beauté, « Sur une photo de l’AFP, un policier tient un lance-grenades dans une main. Il a également des grenades lacrymogènes identifiables par les initiales DPR (Délégation parlementaire au renseignement) qui sortent de ses poches. Au même endroit, ce policier est photographié, cette fois par AP, en train de tirer une grenade lacrymogène Alsetex CM6.Selon Politis.
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La grenade 56 a été conçue par Lebel, la branche sécurité et défense de Verney-Carron, fabricant du célèbre Flash-Ball français également présent au Sénégal, selon le site d’information. Et ce n’est pas tout ! Le gros type MP7 produit par Nobel Sport Sécurité en 2021 est également identifié par Politis, qui a interrogé le responsable marketing et commercial d’Alsetex. Ce dernier a refusé de répondre.
Le site français précise toutefois que la France a dû donner son feu vert à l’utilisation de ces armes au Sénégal. » Les grenades et lanceurs GM2L entrent dans la catégorie des armes classées comme matériel de guerre. Alsetex et Lebel devaient donc obtenir une licence d’exportation de matériel de guerre (LEMG) pour pouvoir vendre au Sénégal. Ces licences sont obtenues par l’intermédiaire de la Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre (CIEEMG), gérée par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN). Au final, c’est le Premier ministre qui délivre directement la licence d’exportation.‘ rapporte le site d’information Politis.
Il a ajouté que : » chaque année, dans un rapport au Parlement publié par le ministère des Forces armées, le nombre et les montants des licences d’exportation de matériel de guerre sont communiqués. Pour le Sénégal, en 2016, 47 748 952 € de licences ont été autorisées pour le matériel de la catégorie ML2, qui comprend les lance-grenades, et 118 813 231 € pour la catégorie ML3, qui comprend les grenades explosives avec lance-grenades. »
