Le Premier ministre ivoirien Patrick Achi s’est rendu samedi 22 janvier dans le nord et le nord-est du pays, près de la frontière burkinabé, dans les localités de Tougbo, Kafolo et Kong. Dans cette zone aux prises avec le terrorisme depuis près de deux ans, il a annoncé le deuxième plan social du gouvernement d’un montant de 3 200 milliards de francs CFA sur trois ans, dont une partie ira au développement du territoire et à l’insertion des jeunes. Ceci pour contrer les ambitions expansionnistes des djihadistes. Compte tenu de l’isolement de cet endroit desservi par d’interminables pistes de sable, le voyage interdépartemental à Tougbo ressemblait à une expédition. Si le Premier ministre Patrick Achi et certains ministres ont voyagé en hélicoptère, il n’en a pas été ainsi pour tout le monde, pas pour certains diplomates, hauts fonctionnaires, officiels ou la presse.
Cette sous-préfecture, située à 10 km de la frontière burkinabé, n’a sans doute jamais reçu autant de visiteurs. Mais le symbole était fondamental pour Patrick Achi qui a alors choisi Tougbo pour annoncer 3 200 milliards de FCFA en trois ans pour le PSGOUV2, le programme social triennal du gouvernement ivoirien.
Mais surtout une partie de ce budget est destinée au développement du Nord et à l’insertion socioprofessionnelle de ses jeunes. Le gouvernement annonce ainsi qu’un total de 32 milliards de francs CFA (soit 50 millions d’euros) seront investis sur trois ans pour plusieurs milliers de jeunes des six régions frontalières du nord. Dans son discours, Patrick Achi a lancé un appel aux jeunes, « Ni négligé ni oublié » Il promet.
Bien que de nombreux villages de cette zone soient électrifiés depuis plusieurs années, ce dont se plaignent les habitants – en plus de l’insécurité – c’est le manque d’eau. Tougbo aura bientôt son propre château d’eau. D’autres emplacements plus petits devront attendre. Comme Kafolo (2 000 habitants), deux fois la cible des jihadistes en 2020 et 2021, et où l’imposante délégation s’est arrêtée. Là, les habitants espèrent aussi voir la piste à travers leur village goudronnée. Pour le patron de Kafolo, Bamba Tiémogo, « La route est le développement ».
Avec RFI