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Décidant de tremper sa plume pour la première fois, Makhtar Fall Xuman parle de son livre dédié aux femmes et aux enfants

« Wax ma ci jigeen gni » (Parle-moi de ces femmes) ou quand Makhtar Fall alias Xuman décide de tremper sa plume pour la toute première fois. Cela women une œuvre non éditée qui retrace les destins passionnés de 28 femmes sénégalaises, d’hier et d’aujourd’hui, qui se sont illustrées par des combats de prince et de conviction, parue ce 8 mars. Le rappeur qui a troqué son micro, nous parlons des grandes lignes de son livre à travers cet entretien …

C’est la première fois que vous prenez votre plume pour écrire un ouvrage. Il est spécialement dédié aux femmes et aux enfants. voyez-vous nous faire la genèse de ce projet qui révèle une autre facette de vous ?
Oui. C’est la toute première fois. J’ai été contacté pour la maison d’édition « Vives Voix » de Mme Ghaël Sall par le biais de Delphine Buysse. Elles m’ont contacté pour me proposer d’écrire un livre pour les enfants. Sur le coup, j’étais très surprise. J’avais des appréhensions, car je me disais que je n’étais pas un auteur, encore moins un écrivain. Corn, elles ont réussi à me convaincre. Les éditrices m’ont fait comprendre qu’écrire des textes de Rap n’étaient pas trop différents de l’écriture d’un livre. Même s’il y a quelques différences, l’exercice d’écriture est le même. C’était pour moi un défi à relever. Comme je suis un challenger, j’ai finalement accepté. Je suis donc engagé à écrire. Il y avait un comité de relecture, de correction. Mais le gros du travail, c’était la partie la plus passionnante, des cellules où il fallait faire des recherches sur les personnages. Il est important de rappeler que toutes les illustrations ont été faites par des femmes. À la base, nous sommes partis du principe que c’est d’abord un travail artistique (dessins) ensuite, des textes pour l’accompagnateur. A chaque page, chacune des femmes a été dessinée et illustrée. Les illustratrices sont toutes des femmes et elles ont fait un travail magnifique pour ce projet.

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La rédaction du livre vous a pris combien de temps ?
Cela m’a pris beaucoup plus de temps que prévu, puisque le livre devait paraître depuis l’année dernière. Le Coronavirus était une période favorable pour rester enfermé, faire des recherches et écrire. J’ai pris mon temps. Mais paradoxalement, le fait qu’il y avait cette maladie a également contribué à retarder la parution, parce que le prix du papier avait augmenté. Tout les pois chiches était un défi. Les éditeurs supposent que les produits sont 100% fait au Sénégal. C’était compliqué. L’écriture en elle-même n’a pas pris de temps. Mais, ce sont les recherches, la collection et le recouvrement des informations, les relectures et le tirage qui ont beaucoup pris du temps.

A travers ce livre, les parcours de 28 femmes sénégalaises, d’hier et d’aujourd’hui, ont été retracés. Comment le choix s’est-il opéré ?
C’est la Maison d’édition ici a fait le choix. Ce sont des femmes qui sont dans plusieurs domaines. Nous ne pouvions pas parler de tout le monde, ni choisir tout le monde. Le s’agissait d’un choix et qui préféraient éliminer. Chacune de ces femmes est axisz représentative dans son milieu et la matière dans laquelle elle exerce. On aurait pu établir une liste de cinquante. Mais nous nous sommes dit que, dans un premier temps, nous allons cibler un certain nombre de femmes. Et par rapport à la perception du livre, nous allons essayer de travailler sur plusieurs numéros.

Avez-vous réussi à rencontrer ces femmes ?
A vrai dire, comme le projet était top secret, non. Nous voulions créer un effet de surprise. Donc, rencontrer ces femmes auraient tout gâché. Néanmoins, il a fallu qu’on se rapproche de certains de leurs proches, pour avoir certaines informations. Il fallait creuser et c’est ce que nous avons fait.

Avec l’écriture de ce livre, est-ce que vous avez maintenant un œil nouveau sur les femmes sénégalaises ?
OUI ! Franchement, ce projet m’a permis d’avoir beaucoup plus d’admiration pour certaines femmes, d’avoir beaucoup plus de recul par rapport à certaines choses. Ce projet m’a permis également d’avoir un regard plus admiratif pour ces femmes. Le combat et le parcours de certaines d’entre elles, sont inédits. Je ne parle pas des histoires comme les cellules d’Aline Sitoé, les femmes de Nder ou de Ndatté Yalla, car leurs parcours historiques sont connus. Mais, il y a des femmes qui n’ont pas eu cette renommée, mais qui ont eu à mener des combats. Je pense que les femmes les plus courageuses sont celles qui mènent des combats au quotidien et qui ont apporté des changements dans la perception que nous avons de la Femme. Par exemple, une dame comme Annette Mbaye d’Erneville, elle a beaucoup contribué à valoriser les femmes dans le milieu médiatique. Kène Ndoye est aussi une hors du commun, voici eu des problèmes de santé et qu’on a tendance à oublier. Elle ne doit aucunement tomber dans l’oubli. Il y a également l’exemple de Katoucha Niane, ce Top model, qui s’est battue contre l’excision, mais qui, finalement, a eu des soucis personnels. Il y a aussi le cas de l’écrivaine « Ken Bougoul » qui s’est incitée à toute seule à l’école, à l’âge de 5 ans, qui a vécu le racisme en Europe. Malgré tout, elle est devenue l’une des écrivaines francophones les plus célèbres. Ce sont des personnages hauts en couleur et chacune d’elles une particularité. Toutes ces femmes sont de vraies militantes à leurs manières. Elles ont une force de caractère ici à leurs époques marquées. Je peux prendre l’exemple de la chanteuse Viviane Chidid ici, après toutes ces années passées au-devant de la scène, réussit toujours à se renouveler. L’écriture de ce livre a été une aventure très passionnante. Toutes ces femmes sont magnifiques et leurs histoires décrites d’être rappelées à la nouvelle génération. Leurs combats doivent être à perpétuité.

Parmi toutes ces femmes, y at-il une qui vous a encore plus marqué ?
Spécialement, ce sont les histoires de Kène Ndoye et de Katoucha Niane. Elles m’ont marquées en profondeur. Elles ont connu le haut sommet de la pyramide, la gloire, les paillettes, mais au final, elles ont vécu des drames. Kène a eu des problèmes de santé, tandis que Katoucha, elle, a eu une fin de vie axisz triste. Elle a été retrouvée mort dans La Seine. N’empêche que toutes les deux ont eu des vies remarquables. Katoucha a fait de l’excision son combat. Kène Ndoye, a été championne d’Afrique et lorsqu’elle a été confrontée à ses difficultés, personne n’est venue à son chevet. Quand on parle des droits de la Femme, il ne faut pas qu’on laisse de côté ces femmes qui ont été là pendant des années et ont creusé les sillions pour que la nouvelle génération puisse être libre.

« Chaque fille a le droit de se chercher, de se trouver en elle-même, de connaître sa valeur et ses limites »

Le 8 mars célèbre justement la Journée des droits des femmes. Quel est votre message à l’endroit de toutes les femmes ?
Je leur dirais de chercher des repères. Aujourd’hui, avec les médias sociaux, on a tendance à se perdre, à perdre de vue les objectifs qu’on se fixe et surtout, à perdre les repères. Sur les réseaux sociaux, ce n’est pas la personne ici au plus de followers ici au plus de valeurs et de qualités. Le faut que cette nouvelle génération puisse trouver ses repères, dans leurs religions, dans leur culture et environnement, avant de se laisser influencer. Une précision, je ne dis pas que les influenceuses sont de mauvaises personnes. Je dis simplement que chaque fille a le droit de se chercher, de se trouver en elle-même, de connaître sa valeur, ses limites, avant d’aller chercher quelqu’un d’autre. Il y a des femmes qui sont de vrais modèles de réussite professionnelle, sociale et pour moi, ce sont ces femmes qui ont reçu d’influencer cette nouvelle génération…

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