Les sanctions prises par la CEDEAO contre le Mali auront des répercussions sur le Sénégal. L’économie en souffrira. C’est l’avis de l’économiste, Dc Oumar Seye, qui estime que les autorités devraient recommander des stratégies de résilience pour amortir l’éventuel choc économique que subira le Sénégal. Il a estimé le déficit du Sénégal à 300 milliards de francs CFA.
« Du côté sénégalais, l’aspect économique et commercial, c’est-à-dire en termes d’échanges, de transactions, notamment en ce qui concerne le corridor Dakar – Bamako, sera impacté négativement. Et aussi la dimension financière avec les transferts via le mobile banking, tout sera contourné », analyse M. Sèye. Cependant, il estime que « ces conséquences se feront beaucoup plus sentir du côté du Mali, car pratiquement, pour les années civiles, il tourne autour de 1 500 milliards de dollars ».
Pour faire face à cette situation, Oumar Sèye conseille à la junte malienne d’identifier des stratégies de résilience. « Les autorités de l’État malien devront être capables de trouver une résilience pour voir comment gérer cette situation économique. Car ces mesures prises contre le Mali, si elles étaient efficaces sur le terrain, ce pays ne pourrait pas durer plus d’un mois ».
Les peurs de Gora Khouma
Dans cette série d’impacts négatifs, le transport routier est le plus durement touché. Le secrétaire de l’Union des transporteurs routiers du Sénégal, Gora Khouma, regrette que les citoyens des deux pays soient immobilisés à la suite de cette sanction. « Nous n’interférerons pas dans les décisions de la CEDEAO. Mais nous avons pensé qu’avant de prendre cette décision les autorités devraient évacuer les Sénégalais qui sont sur le sol malien et vice versa ».
Selon le syndicaliste sénégalais, « il y a des citoyens des deux pays qui sont bloqués des deux côtés. Il y a des Sénégalais qui sont aussi hors du pays et qui ont certainement dû transiter par le Mali, et qui sont finalement bloqués. 95% de la flotte malienne transite par le Sénégal. Les Maliens étant plus nombreux que les Sénégalais, ils subiront certainement les conséquences néfastes de ces sanctions ».