Depuis 48 heures, le pays est paralysé par les sautes d’humeur des transporteurs. Comme tout citoyen, ils exercent un droit parce qu’ils se sentent offensés dans leur fonction. Oui, les utilisateurs sont témoins du harcèlement policier dont vous êtes la cible. Qui n’a pas été témoin de cette scène désormais banale du chauffeur donnant de l’argent à un policier ? Oui, les usagers sont témoins de la précarité des conducteurs (souvent exploitée par les transporteurs). Mais les utilisateurs ont aussi beaucoup de plaintes contre vous parce que votre service laisse à désirer. Le manque de respect envers le client est devenu la règle dans les transports publics. Des apprentis (pas tous) trop indisciplinés et incapables de faire preuve de la courtoisie la plus élémentaire. Des prix de transport qui augmentent à volonté.
Des « bus de nounou » errant autour des arrêts comme « Fast Cars » et « Ndiaga Ndiaye » avec un grand mépris pour l’avis du client que l’on boit souvent à la folie pour montrer son impatience. Dénoncez la concurrence déloyale mais ce sont vos erreurs qui déterminent le succès de l’Allô Dakar et des autres concurrents. Bref, emprunter un moyen de transport en commun est une charge quotidienne du fait du comportement des conducteurs et de leurs apprentis ou allocataires.
Les autorités compétentes sont elles, à bord de leurs belles voitures, déconnectées de la réalité. Les usagers n’ont pas de syndicats pour mettre en lumière leur situation. Comment, dans un pays qui mise sur l’urgence, faire face à l’informalité d’un domaine crucial comme les transports ? Le secteur et les usagers sont laissés à la merci d’aventuriers qui relèguent la qualité de service au second plan. Un apprenti parfois insolent, généralement mal vêtu de vêtements sales, des voitures mal entretenues… les étrangers qui empruntent ces carcasses qui nous servent de moyen de transport garderont sûrement une image pas du tout éclatante de notre pays. Cette grève doit être l’occasion pour les autorités d’examiner les misères que les auteurs du mouvement de l’humeur font endurer à leurs clients… qui doivent, pourquoi pas, être représentés à la table des négociations.