L’avocat franco-espagnol Juan Branco, qui a participé à la défense de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, a été incarcéré dimanche à Dakar, au Sénégal, et inculpé, entre autres, d’agression et d’association de malfaiteurs, a déclaré un membre de son équipe de défense.
L’avocat a été arrêté samedi en Mauritanie, pays voisin du Sénégal, alors qu’il s’y rendait régulièrement, et a été remis aux autorités sénégalaises, ont indiqué ses avocats dans un communiqué.
« Juan Branco, pour ne pas le nommer, est actuellement entre les mains de la BIP (brigade polyvalente d’intervention, ndlr), qui est une unité d’élite de la police », avait déclaré plus tôt dans la journée le ministre sénégalais de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, cité par la télévision locale.
Juan Branco a été inculpé de tentative d’assassinat, d’association de malfaiteurs, de diffusion de fausses nouvelles et d’actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à provoquer des troubles politiques graves, a confirmé Robin Binsard, l’un de ses avocats.
Il est désormais également poursuivi pour entrée illégale sur le territoire français et outrage à magistrat, a ajouté Robin Binsard, qui dénonce une procédure « destinée à museler un avocat ».
Mi-juillet, la justice sénégalaise a annoncé l’émission d’un mandat d’arrêt international contre Juan Branco pour des propos et écrits pouvant mettre en cause sa responsabilité pénale, suite à la condamnation en juin de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko à deux ans de prison pour « corruption de la jeunesse », selon un communiqué du parquet cité par l’AFP.
Le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Paris, Julie Couturier, a annoncé qu’elle était en contact avec les avocats de Juan Branco pour obtenir sa libération et a déclaré qu’aucun avocat ne devait être entravé dans son travail.
« Rappelons le caractère sacré des droits de la défense. Aucun avocat ne doit être entravé dans sa mission, où qu’il soit et qui qu’il soit », a écrit le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Paris sur le réseau social X, anciennement Twitter.
« Tout ce que nous demandons, c’est que ses droits soient préservés », a déclaré à Reuters Me Bamba Cissé, qui fait partie de la défense d’Ousmane Sonko.