La chambre criminelle du tribunal de grande instance de Mbour s’est en pratique prononcée sur une affaire assez spécifique et complexe. C’est un cas de parricide dont l’auteur ne se souvient même pas des faits.
Par ailleurs, Me Niane, l’avocate de la prévenue, a indiqué qu’elle avait feuilleté trente pages de cette affaire et qu’elle avait jugé qu’il s’agissait de la caverne d’Ali Baba qui a été présentée au tribunal.
Les événements se sont déroulés le 26 septembre 2015, jour de la célébration de la fête de tabaski, à Faith, sur la commune de Joal. Ce jour-là, Waly Diouf, 50 ans, marié et père de 5 enfants, tue son père Robert Simon Diouf. Il a battu son père à quatre reprises et a été accusé de parricide.
Les témoignages assurent que Waly Diouf et son défunt père étaient des amis proches et qu’ils s’entendaient bien. Mais les faits se sont mélangés car Waly a affirmé que son père l’avait poignardé dans la paume de sa main. Qu’il avait également manqué de respect à sa femme et aux invités qu’il recevait. Puis il a sorti un bâton de sa chambre et a frappé son père à la tête. On prétend parfois que Waly Diouf s’est blessé en tombant sur un tronc d’arbre.
En tout état de cause, il s’est avéré que les deux hommes étaient dans un état d’ébriété très avancé. Il affirme s’être vengé des coups de couteau de son père qui l’ont frappé sans relâche. Après le coup fatal, il n’a pas tenté de sauver la victime. Il se précipita dans sa chambre pour dormir. Le père est décédé lors de l’évacuation d’un traumatisme crânien. Lors de son évacuation, une bouteille de Gin est tombée de la poche de son pantalon.
Pour le procureur général, Waly Diouf s’en est pris à son père et l’a tué pour des raisons que lui seul connaît. « Il a fait preuve d’une extrême froideur. Il s’enferma dans sa chambre sans se soucier de l’état de son père. Accablé de remords, il fait semblant de ne pas se souvenir des faits », explique l’avocat général. Qui a demandé la réclusion à perpétuité contre Waly Diouf.
L’avocat du prévenu, Me Niane, a relevé des incohérences dans la restitution des faits. «Amath a assuré que Thérèse Gambal Sarr (la mère de Waly) et Ndeye Sene (l’épouse de Waly) ont demandé de l’aide parce que Waly se battait avec son père. Parfois, on nous dit que ni Thérèse ni Ndeye Sene n’étaient sur les lieux du drame », a soutenu Me Niane.
Pour lui, Waly a donné un coup qui a entraîné la mort sans qu’il ait l’intention de le donner. Pour l’avocat, Waly a plutôt besoin d’un suivi dans un centre psychiatrique. Malheureusement, son client a été condamné à 15 ans de prison.