La remise en cause des mesures sanitaires en Martinique se poursuit dans un contexte de violences, qui touche désormais policiers et pompiers. La situation s’aggrave en Martinique. Dans la nuit de lundi à mardi, policiers et pompiers ont été abattus à plusieurs reprises à Fort-de-France. Aucun blessé n’est à déplorer, a indiqué la sécurité publique à l’Agence France-Presse. D’importants barrages routiers ont bloqué les routes principales de l’île des Antilles mardi, comme la veille.
Ces blocages s’inscrivent dans le cadre de l’appel à la grève générale lancé par 17 syndicats avec différentes demandes, dont la fin de l’obligation de vaccination et des suspensions pour les soignants, mais aussi l’augmentation des salaires et des minima sociaux et la baisse des prix du carburant et du gaz.
Des rues en feu
Des policiers et des pompiers ont été visés par des coups de feu et des balles alors qu’ils intervenaient sur des feux d’ordures allumés sur la voie publique dans le quartier Sainte-Thérèse de Fort-de-France, selon des sources policières.
« Nous sommes intervenus sur les feux de déchets à Sainte-Thérèse vers 23h30 en soutien aux pompiers. Nous avons des balles. D’autres incendies d’ordures et de véhicules ont été allumés vers 1 h 45, lorsque les patrouilles ont été soumises à plusieurs reprises à des balles de 9 mm. Des impacts sur des véhicules ont été détectés », a indiqué le commandant Joël Larcher, responsable de la communication de la direction départementale de la sécurité publique de Fort-de-France.
Le réseau routier est également fortement perturbé. L’accès à l’agglomération de Fort-de-France au centre de la Martinique est impossible depuis le sud et le nord de l’île. Des camions, des taxis, mais aussi des palettes et des pneus ont été placés à des points stratégiques du réseau routier.
L’ouverture prochaine d’un espace de dialogue
Ces points de contrôle ont été mis en place mardi matin à la demande de l’intersyndicale. « On dit au préfet de nous respecter », a lancé Éric Bellemarre, secrétaire général de Force ouvrière Martinique, sur la radio RCI mardi matin. « Le Premier ministre a annoncé qu’il fallait ouvrir un espace de dialogue, mais son représentant local n’aurait pas dû recevoir le message »a ajouté le dirigeant syndical.
Les grévistes s’indignent de ne pas avoir été reçus lundi par le préfet de la Martinique à l’issue de la première journée de manifestation, justifiant le raidissement du mouvement. En Guadeloupe, des gendarmes ont également été touchés à balles réelles, ont rapporté mardi matin les ministres de l’Outre-mer Sébastien Lecornu et de l’Intérieur Gérald Darmanin. Le rétablissement de l’ordre public en Guadeloupe est le « Avant toute discussion », prévient M. Darmanin.
Avec Le Point