C’est fini ! Le Sénégal est tombé dans le gouffre de la folie politique. Au pays des Pionniers et des Illuminati fondateurs d’une nation civilisée, le pouvoir rend fou et la recherche du pouvoir rend fou. Les porteurs de bonnes nouvelles se comptent sur le bout des doigts.
Le Sénégal s’effondre
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Pouvoir et opposition ont tous des ignominies à leur actif. Mais la démagogie, la serviabilité et la perfidie les cachent. Ceux qui se sont engagés avec des mains immaculées et une âme pétrifiée de valeurs sont précisément ceux que l’on combat parfois avec la complicité encapuchonnée des hommes et des femmes de main. Les avertissements des mystiques qui peuvent prévoir l’avenir et l’anticiper ne sont pas écoutés.
Ceux qui, en tant que marabouts, devraient endosser le manteau de sentinelles sont, selon leurs calculs et la générosité des gouvernants, des acolytes. Jamais le champ politique sénégalais n’a été aussi sale et encombré. Les prétendants au pouvoir législatif s’insultent. Ceux qui veulent confirmer leurs atouts d’hier s’insultent. Une première dans l’histoire politique du Sénégal.
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Abdication de l’éthique politique
La République du Sénégal est blessée. Le bien public est confondu avec l’intérêt des partis qui font coup double d’une relation mise sous les coudes et d’un forfait tué. La République du Sénégal n’est plus la somme des travaux des générations successives ; ces générations, depuis les pionniers, sont toujours au cœur des institutions, intimidant de leurs voix anciennes et même insultant publiquement. Le mensonge n’est plus une bassesse. Le déni n’est plus une abjection.
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Les pratiques les plus courantes dans l’arène politique nationale sont aux antipodes de la morale. Entre mensonges, trahisons, reniements et scandales de corruption, les hommes politiques dansent un tango et une valse endiablés au gré des pérégrinations de la puissance publique. On les voit toujours s’agglutiner autour des fleurs du pouvoir pour en sucer le nectar, quel que soit l’homme, le parti ou l’idéologie qui gouverne.
La morale, l’éthique, la dignité, « kersa, ngor et diom » ne sont pas leur tasse de thé. C’est pourquoi il est très fréquent de voir des hommes politiques chanter les louanges d’hommes ou de femmes qu’ils ont dû appeler par leur nom dans le passé. Et l’inverse est également vrai, avec des politiciens et d’autres acteurs sociaux qui vilipendent des hommes et des femmes qu’ils ont adorés et loués pendant une longue période de leur carrière politique.
Le nouveau mal sénégalais est la transformation par les hommes politiques de la République en un domaine de jouissance, de plaisir et d’enrichissement. Ceux qui sont dans Macky sont prêts à faire et à dire n’importe quoi pour y rester. Ceux qui veulent effacer Macky sont aussi prêts à dire et à faire n’importe quoi.
La démocratie sénégalaise ridiculisée
Le Sénégal a toujours été loué pour sa démocratie. Il n’a jamais connu de dictature formelle, même si tous les chefs d’État ont eu tendance à être autoritaires pendant leur mandat. Le Sénégal, grâce à ses forces armées républicaines, loyales, dévouées et bienveillantes, n’a jamais connu de coup d’Etat militaire.
Qu’il en soit ainsi ! Mais avec le temps, la boulimie de la classe politique, sa démocratie tant vantée présente un tableau affreux : insultes, atteintes à la dignité humaine et à l’intégrité physique, calomnies, incivilités et malveillances à l’encontre des institutions de la République, réponses inconvenantes et indélicates de la part de ceux qui les incarnent.
Dans les pays de la sous-région qui sont entrés dans la civilisation de la démocratie dans les années 1990 avec les Conférences Nationales, les antagonismes sont ponctués d’idées, de propositions et de contre-propositions dans un contexte de communication politique intelligente et respectueuse. Et le Sénégal, qui se targue d’être le dépositaire des valeurs démocratiques, renvoie aux acteurs politiques et à l’intelligentsia de la sous-région l’image d’une comédie animée uniquement par des Tartuffes imparfaits.
Macky prophète ailleurs, « démon » au Sénégal
L’adage biblique est clair : » nul n’est prophète en sa maison « . Macky Sall vit cette vérité. Il jouit d’une image impressionnante en Afrique, en Europe et en Asie. Titulaire du Doctorus Honorius Causa, de hauts titres panafricains, Macky Sall est écouté et respecté par ses collègues africains et français.
Ce respect s’explique par les actions diplomatiques importantes qu’il mène et un langage de vérité révolutionnaire qui choque les conservateurs au pouvoir dans certains pays.
Mais au Sénégal, Macky Sall est diabolisé, attaqué et son nom traîné dans la boue au point qu’il est parfois reçu avec les nerfs. La raison est unique : les femmes et les hommes de son régime, dans leur immense majorité, sont des auteurs de trahisons et de bassesses politiques.