La tension retombe à Dakar, 500 personnes arrêtées
Après deux jours d’affrontements meurtriers suite à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko, les autorités ont fait état d’une « baisse d’intensité » dans les manifestations de samedi.

Les forces de sécurité restent omniprésentes dans la capitale. Comme la veille, l’armée est déployée autour des points stratégiques.
AFP
Les tensions s’apaisent légèrement au Sénégal, où des affrontements meurtriers ont fait 15 morts depuis jeudi et où l’opposant Ousmane Sonko a été condamné à deux ans de prison.
Des affrontements ont été signalés samedi dans la banlieue de Dakar. Mais plusieurs quartiers de la capitale qui avaient connu des flambées de violence jeudi et vendredi sont restés calmes, le ministre de l’Intérieur soulignant « une baisse d’intensité » des manifestations.
Antoine Diome a déclaré qu' »environ 500 arrestations » avaient été effectuées depuis le début des manifestations. Certains d’entre eux appartiennent à des groupes politiques, mais la plupart ne sont pas affiliés à un parti, a-t-il déclaré. Il a également déclaré que le Sénégal était attaqué « par des forces occultes ».
« Chaos
« Il y a une influence étrangère et le pays est attaqué », a déclaré Antoine Diome. Des « installations vitales pour le fonctionnement du pays » ont été visées pour provoquer le « chaos », a-t-il poursuivi, citant notamment une usine de production d’eau.
Nous ne nous rendrons pas à ces groupes ou à ces étrangers qui sont venus piller notre pays », avait déclaré plus tôt dans la journée le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang. Les forces de sécurité restent omniprésentes dans la capitale. Comme la veille, l’armée a été déployée autour des points stratégiques.
Depuis jeudi, de nombreux biens publics et privés ont été pillés et saccagés, notamment des banques et des magasins Auchan dans la banlieue de Dakar. Certaines rues portent les traces des violents affrontements qui ont eu lieu ces deux derniers jours, avec des voitures brûlées, des pneus enflammés et de grosses pierres qui jonchent les rues.
Vendredi, la communauté internationale, des représentants d’associations et des stars du football comme l’attaquant Sadio Mané ont appelé à la modération et à la fin des violences dans ce pays, considéré comme un rare îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest. Plusieurs réseaux sociaux, dont Facebook, WhatsApp et Twitter, étaient toujours coupés samedi soir, une mesure prise par le gouvernement pour stopper « la propagation de messages haineux et subversifs ».
« Résistance
Les Sénégalais retiennent leur souffle dans la crainte de l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko, candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2024, qui a été condamné jeudi à deux ans de prison pour avoir « dépravé » une jeune femme de moins de 21 ans.
Cette décision le rend inéligible pour le moment. Depuis le début de l’affaire, Ousmane Sonko a affirmé que le Président Macky Sall complotait pour l’éliminer politiquement. Il se dit « séquestré » dans sa résidence de Dakar par les forces de sécurité qui empêchent toute personne de l’approcher. Ousmane Sonko peut être arrêté « à tout moment », a déclaré le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall.
Le parti de Sonko, Pastef, a appelé à « l’amplification et à l’intensification de la résistance (…) jusqu’au départ du président Macky Sall », dont le régime est accusé de « dérives sanglantes et dictatoriales », dans un communiqué publié vendredi. Pour le gouvernement, les événements de jeudi n’étaient pas « une manifestation populaire avec des revendications politiques », mais plutôt « des actes de vandalisme et de banditisme ».
AFP
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