Ousmane Sonko affirme avoir été la cible d’un « gaz toxique mortel ».
L’opposant sénégalais Ousmane Sonko a déclaré s’être senti malade lorsqu’il a été touché par des gaz lacrymogènes à Dakar en mars.

Ousmane Sonko, à Dakar le 14 mars 2023.
AFP
Le chef de l’opposition sénégalaise Ousmane Sonko a déclaré lundi que des laboratoires étrangers avaient testé le caractère « toxique et mortel » du produit qu’il dit avoir été pulvérisé sur lui à la mi-mars par la police, qu’il accuse d’avoir tenté de l’assassiner.
A la mi-mars, Ousmane Sonko a affirmé s’être senti malade à cause des gaz lacrymogènes envoyés par la police lors de son transfert forcé au tribunal de Dakar, où se déroulait le procès en diffamation contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, reprogrammé pour le 8 mai après plusieurs reports.
Après l’incident, l’opposant a déclaré avoir passé cinq jours dans une clinique privée de Dakar pour y être soigné. Selon lui, des échantillons ont été prélevés sur ses vêtements et envoyés à l’étranger pour en vérifier le contenu.
« Toxicité
« Nous avons envoyé les éléments (prélevés sur ses vêtements) à deux laboratoires hors du Sénégal » et « à deux pays, dont la France, pour une expertise toxicologique », a déclaré Ousmane Sonko, sans donner plus de détails, lors d’une conférence de presse à Dakar.
L’analyse « a conclu à l’existence d’un gaz utilisé comme agent anti-émeute », a déclaré Ousmane Sonko, qui s’est exprimé en français puis en wolof. « C’est un produit toxique » qui peut provoquer « la mort immédiate, l’intoxication, l’infection de la peau, l’irritation des yeux » et « des voies respiratoires », a-t-il ajouté, se basant sur des avis d’experts.
« Tous les éléments sont encore dans (un) laboratoire et bien conservés. Le juge peut écrire (aux laboratoires) pour une contre-expertise. Il y a eu un attentat. Je pense qu’elle était préméditée », a poursuivi Ousmane Sonko, qui avait annoncé une plainte dans le cadre de cette affaire la semaine dernière.
Même dans les pires dictatures ».
Le porte-parole du gouvernement sénégalais, le ministre du Commerce Abdou Karim Fofana, avait démenti le 26 avril l’accusation d’Ousmane Sonko sur l’implication de la police « sans fournir de preuves ». « Même dans les pires dictatures, on n’empoisonne pas les opposants en direct sur les téléphones et les médias », avait-il écrit sur Twitter.
Ousmane Sonko, candidat à l’élection présidentielle de 2024, sera également jugé pour des faits présumés de « viol et menaces de mort » le 16 mai, à la suite d’une plainte d’une employée d’un salon de beauté, a indiqué samedi à l’AFP l’avocat de la plaignante, Me El Hadji Diouf. L’opposition dénonce « un complot » pour l’écarter des élections, ce que le gouvernement dément, l’accusant de provoquer des manifestations pour échapper à la justice.
AFP
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