Être un opposant sous Macky Sall n’est pas facile, constate Khalifa Sall qui estime que le degré d’acharnement à cibler les opposants sous le quatrième président de la République du Sénégal est sans précédent dans l’histoire.
« La constante est que de Léopold Sedar Senghor à Abdoulaye Wade, en passant par Abdou Diouf, le sort réservé aux opposants était totalement différent de celui d’aujourd’hui ». L’ancien maire de Dakar dénonce la judiciarisation excessive de la vie politique par le leader de Benno Bok Yakaar.
« Le harcèlement est devenu inacceptable, dit-il. Quand on regarde la situation depuis 2012, on cherche des dirigeants politiques qui n’ont pas encore été jetés en prison ou interrogés par la police ou la justice. La question n’est plus : « Qui est allé en prison ? Mais plutôt : « Qui n’y est pas encore allé ? » Analyse Khalifa Sall.
Pour lui, donc, « la justice est devenue un outil politique. Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade n’ont jamais empêché un opposant de participer aux élections. Mais aujourd’hui, dites-moi qui n’a pas purgé sa peine parmi les politiciens de l’opposition. Il n’y a pas de leader politique qui n’ait subi les horreurs de la répression policière ou judiciaire ».