Le Sénégal doit être plus ferme dans l’affaire de l’avocat Juan Branco, récemment arrêté à Rosso en Mauritanie. Sa position et ses actions ne doivent pas être négligées par notre gouvernement qui semble le considérer comme un petit personnage en quête de popularité. Le traitement de son dossier mérite une analyse plus sérieuse et plus approfondie et nécessite une approche méthodique très bien appliquée.
L’histoire montre que la France a atteint le fond d’une grave impopularité en Afrique. Certains pays colonisés de l’Afrique de l’Ouest semblent suivre une logique de rejet et de rejet. Ils ne suivent plus les instructions et les recommandations de l’ancien pays colonisateur. La plupart de ces pays ont connu ces dernières années des soulèvements populaires, suivis d’une vague de coups d’État contre le néocolonialisme. Face à cette situation troublée, la France a adopté une série de stratégies en Afrique sous la direction du président Macron pour maintenir sa position dominante. C’est sur ce principe que s’est tenu un sommet France-Afrique présidé par le président Macron. Ce sommet a fini par montrer que la blessure est plus profonde qu’on ne l’imagine. Devant les jeunes Africains, Emmanuel Macron a été soumis à une féroce révolte verbale de la part des jeunes dans leurs discours très engagés et révolutionnaires. Ces jeunes Africains ont tenu au Président français des discours maladroits, véridiques et extrêmement puissants pour illustrer la réalité qui habite toute une génération de jeunes honnêtes et responsables, prêts et capables de gérer l’avenir de l’Afrique par eux-mêmes, sans être dictés ou endoctrinés par quelque puissance colonialiste que ce soit.
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Après le sommet, des promesses d’investissements ont été annoncées. Mais cette action rappelle les miroirs et les brouettes échangés avec les braves africains à chaque rencontre entre nos rois africains et le « maître blanc ». Seulement voilà, nous sommes au 21ème siècle et les jeunes ont compris que la France dépend de l’Afrique. Elle se nourrit de l’Afrique qui regorge de ressources extractives et humaines. Cette Afrique éclairée dispose aujourd’hui d’une jeunesse saine, intelligente et responsable, déterminée à mener son continent à la souveraineté ultime.
Après une bonne analyse contextuelle de la situation et la mise en œuvre de plusieurs stratégies infructueuses, la France s’est engagée dans une nouvelle approche. Sans doute, la France, ayant du mal à accepter cette nouvelle position de colonisé, a opté pour d’autres stratégies obscures afin de matérialiser la division des pays stables qui étaient autrefois ses principales sources de richesse. Ainsi, le Sénégal, au centre de ces richesses, signe sa déviance. Incompréhensible ! Un avocat français s’est présenté devant une trentaine de confrères sénégalais pour défendre le principal opposant du président Macky Sall, Ousmane Sonko, leader du parti PASTEF Les patriotes. Ce jeune avocat de 32 ans a franchi les barrières diplomatiques entre la France et le Sénégal pour jouer sur notre souveraineté en matière de sécurité. Juan Branco !!! C’est vraiment une première dans l’histoire du pays. C’est déplorable ! Mais Juan mérite d’être traité proportionnellement au crime. Seule cette correction proportionnelle peut montrer à la France que le Sénégal reste et restera un État souverain, indépendant dans la gestion de ses affaires publiques. Sinon, aucun autre Etat, aussi puissant soit-il, ne pourra contribuer à son affaiblissement par des méthodes dangereusement planifiées.
Un avocat connu pour avoir défendu Piotr Pavlenski, l’homme qui a divulgué une vidéo intime de Benjamin Griveaux, l’ancien porte-parole du gouvernement. L’auteur du livre « Coup d’Etat », qui affirme qu’il est banal et facile d’appeler à l’insurrection. Il est normal de céder aux provocations. Il est plus rare de penser et d’organiser une révolution. Et surtout, dans la troisième partie de ce livre désastreux, Juan fait la leçon aux pyromanes qui ont été exécutés lors des manifestations de la Marche blanche pour Naël chez lui en France et lors des manifestations sur les procès d’Ousmane Sonko, ici chez lui au Sénégal. Au dos de ce livre, il explique clairement les méthodes dangereuses de l’ingéniosité chaotique.
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Récemment, des stratégies similaires à celles bien documentées dans le livre de cet avocat, mis en examen pour viol, ont été adoptées lors de la marche blanche pour Naël en France. Le même stratagème a été expérimenté bien plus tôt au Sénégal, lors du procès des affaires Sonko-Mame Mbaye Niang, Sonko – Adji Sarr et autres. Le site de la Présidence de la République du Sénégal a été piraté, ainsi que d’autres sites institutionnels.
Le dimanche 06 août 2023, le site de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie du Sénégal a été piraté. Sur Twitter, l’attaque a été revendiquée pour la libération de l’avocat français. Ceci nous permet de relier les attaques du site de la Présidence de la République du Sénégal et d’autres institutions au système qui couvre l’avocat français pour créer le chaos dans notre pays.
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Deux jours plus tôt, le vol HC407 d’Air Sénégal à destination de l’aéroport de New York a frôlé la catastrophe au départ de l’AIBD. La cause de ce décollage interrompu serait une défaillance des capteurs de vitesse à l’avant de l’avion. Heureusement, cet avion avait été affrété et ne faisait pas partie de la flotte d’Air Sénégal. Deux jours plus tôt, des informations erronées avaient été diffusées sur les réseaux sociaux concernant l’annulation des vols au départ de l’aéroport Blaise Diagne suite aux manifestations.
Je tiens à rappeler que dans les formations à la sûreté aérienne, la cible des attaques terroristes est principalement l’infrastructure ou l’avion.
Aujourd’hui, cet avocat qui a fait l’objet d’un mandat d’arrêt international, qui a été mis en examen pour viol, visé par une plainte de son ministère des affaires étrangères, cet avocat français de 32 ans qui a consacré un livre à la destruction de son bienfaiteur Cyril Hanouna, a été arrêté aux frontières du Sénégal et de la Mauritanie, à bord d’une pirogue pendant la nuit, dans une première dans l’histoire diplomatique de la France et du Sénégal. Après son arrestation, Juan Branco a refusé de parler au pool d’avocats sénégalais qui défendaient Ousmane Sonko et qui voulaient le défendre. Suite à ce refus du barreau sénégalais, nous avons reçu un communiqué de quatre avocats français défendant Branco. Ousmane Sonko n’a-t-il pas commis l’erreur de trop en ce qui concerne l’intégrité de son pays ?
Juste pour dire qu’il est temps d’agir sur la sécurité des aéroports. Il est temps d’être plus vigilant et plus responsable. Car la souveraineté de la sécurité de notre cher pays semble menacée. Et aucun acte de dissuasion n’est nécessaire pour combattre ces forces obscures qui rôdent sur notre territoire avec un seul but : la redomination. Qu’il s’agisse de la gauche ou de la droite française, nous ne voulons plus le savoir. Le Sénégal semble être la seule issue si la France veut retrouver sa domination sur l’Afrique de l’Ouest. Nous ne recourrons pas à des coups d’État, mais à d’autres stratégies pour résister et délibérer contre cette nouvelle forme de néocolonialisme rampant. La lutte pour résister à ce néocolonialisme moribond commence maintenant. Si nous voulons tirer le meilleur parti de nos nouvelles richesses divines – le pétrole et le gaz. Unissons-nous pour défendre notre pays, le Sénégal, en révisant les limites de la « téranga », qui est en train de sombrer dans le chaos en raison de son utilisation excessive par des opportunistes étrangers qui raffolent de nos ressources extractives.
Zaynab SANGARÈ
Journaliste au journal Le Témoin