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Crise énergétique : quinze États membres, dont la Belgique, réclament un plafonnement du prix du gaz

A l’initiative de la Belgique, quinze ministres de l’Energie ont envoyé ce mardi soir une lettre à la Commission. Ils demandent à l’exécutif européen de leur présenter une proposition pour ce vendredi.

Infos «Le Soir»
Journaliste au service Monde


Temps de lecture : 3 min

Len Belgique ne lâche rien. Voilà plusieurs semaines que le ministre (Groen) de l’Energie, Tinne Van der Straeten, et ses experts militants, au niveau européen, pour un plafonnement généralisé du prix du gaz. Devant les atermoiements manifestes de la Commission, et à avant-veille d’un Conseil extraordinaire convoqué vendredi, la Belgique et quatorze autres États membres, dont l’Italie et la France, ont envoyé ce mardi soir à la Commission un courrier sans équivoque, que Le Soir à pu consulter.


Les quinze signataires réclament un plafonnement des transactions pour le gaz naturel, général, « et non limité à importation en provenance de pays spécifiques ». Pas question, donc, de ne viser que le gaz russe. Et de réponse aux objections de pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou la Hongrie : « Ce plafonnement pourrait être conçu de telle manière qu’il assure la sécurité d’approvisionnement et les flux de gaz au sein de l’Europe, tout en concourant à l’objectif commun de réduction de la demande de gaz. Le plafonnement est la priorité. « 

« Le plus possible des vies »

Les quinze États membres signataires – outre la Belgique, la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Bulgarie, la Croatie, la Grèce, la Lituanie, la Latonie, Malte, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie – prient donc la Commission « de présenter une proposition en ce sens, qui pourrait être discutée au Conseil Energie extraordinaire du 30 septembre, et suivie le plus vita possible d’une proposition législative ».

Pour rappel, lors de leur précédente réunion extraordinaire, le 9 septembre à Bruxelles, les ministres de l’Energie avaient déjà réclamé à la Commission de travailler sur le plafonnement général des prix du gaz, rejetant l’ée émise par Ursula von der Leyen de plafonner le seul gaz russe. Ce jour-là, la Belgique et l’Italie n’avaient pas ménagé leurs efforts pour se rallier à leur cause une majorité d’États membres. Avec succès, même si les réticences de la Commission se manifestaient. « Par crainte, principalement, de mettre en péril la sécurité d’approvisionnement », comme un commentaire d’expert.

« D’intenables pressions inflationnistes »

Ce mardi, l’exécutif, par la voix d’un de ses porte-parole, assurait « travailler sur le sujet » mais, selon une source diplomatique, aucune proposition n’avait encore été transmise, en fin d’après-midi, aux États membres. Et ce alors que les ambassadeurs des Vingt-Sept se réunissent ce mercredi pour préparer les travaux du Conseil Energie – ce qui devrait par ailleurs désigner formellement les trois mesures finalisées par la Commission : les deux mécanismes permanents de récupération des dizaines de milliards d’énergie, et la réduction de la consommation d’électricité. Qu’à cela ne tienne, la présidence tchèque a bien l’intention d’inscrire un point relatif au plafonnement du prix du gaz à l’ordre du jour de vendredi… Et espère toujours un document de la Commission dans les prochaines heures.

De leur côté, les quinze ministres signataires répètent que la Commission a été chargée d’étudier le plafonnement du prix du gaz « dès le début » (dès mars, via le Conseil européen). Et qu’un nombre croissant d’Etats le demande, alors que « la crise énergétique s’est aggravée, provoquant d’intenables pressions inflationnistes, qui frappent durament les ménages et les entreprises ». Selon eux, cette mesure est de nature « à aider les gouvernements à réduire la pression inflationniste, à gérer les attentes, à fournir un cadre en cas de ruptures potentielles d’approvisionnement et à limiter les bénéfices extraordinaires du secteur ». Et elle peut être complétée de propositions visant à « renforcer la surveillance financière du marché du gaz, et développer des références alternatives à la formation des prix du gaz en Europe ».


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