dSelon le ministre français de l’Intérieur, les troubles en France s’atténuent. Lundi, le ministère de l’Intérieur a fait le bilan des dégâts de la nuit avec 352 incendies et 297 véhicules incendiés. 157 personnes ont été arrêtées, contre 1000 les nuits précédentes.
Un pompier de 24 ans, Dorian D., s’est effondré lors d’une opération de lutte contre l’incendie dans un parking souterrain de Saint-Denis et est décédé peu après à l’hôpital militaire de Percy, a annoncé lundi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Le sapeur-pompier ayant le grade de caporal s’est déplacé avec 200 autres sapeurs-pompiers à 3 heures du matin vers le parking souterrain en flammes aux portes de Paris. La cause du décès n’est pas encore claire. Elle a été « profondément attristée » par la mort du jeune pompier, a déclaré la Première ministre Elisabeth Borne. « Cela doit cesser maintenant », a déclaré le procureur général Eric Dupond-Moretti, faisant référence à l’incendie criminel. Sur la radio France Inter, il a annoncé une « réponse décisive ». Selon Dupond-Moretti, le pillage n’a rien à voir avec la consternation suscitée par la mort de Nahel M., 17 ans.
Qu’est-ce que la police a dit à Nahel ?
Entre-temps, des doutes ont surgi quant à l’authenticité des enregistrements audio de la vidéo de la mort. L’enregistrement vidéo d’un passant a contribué de manière significative à la réaction chargée d’émotion et a alimenté les soupçons que le meurtre était intentionnel. Les enregistrements avaient été partagés des millions de fois sur les réseaux sociaux avec l’un des policiers disant : « Tu vas te faire tirer une balle dans la tête ! »
L’Inspection générale de la police (IGPN) a analysé les enregistrements et est arrivée à la conclusion que les policiers ont plutôt crié : « (Moteur) éteint » et « Mettez vos mains derrière la tête ! ». La chaîne de télévision publique France 2 a rapporté lundi que pour la première fois, l’Inspection générale de la police n’est pas dirigée par un policier, mais par un procureur. Agnès Thibault-Lecuivre, 41 ans, s’occupait auparavant de la communication avec les médias aux côtés du procureur antiterroriste de longue date François Molins.
Des milliers de maires ont appelé à des manifestations de « paix civile » devant les mairies lundi après-midi. Le président de l’association des maires de France AMF, David Lisnard, a déclaré : » Il faut rétablir l’ordre. Les maires y contribuent « . Le républicain, qui dirige la mairie de Cannes, entend mobiliser la majorité silencieuse.
Collecte de fonds pour un policier critiqué
« Ce que les fauteurs de trouble ont en commun, c’est qu’ils méprisent la République et détestent la France. Nous voulons respecter la République et nous aimons la France », a déclaré Lisnard à TF1. Le président Emmanuel Macron compte aussi sur les maires pour rétablir l’ordre public. Il souhaite recevoir ce mardi à l’Elysée 220 maires de communes et de villes particulièrement touchées.
Pendant ce temps, il y a une controverse sur le succès d’une collecte de fonds pour la famille du policier. Le policier Florian M., 38 ans, primé, est en garde à vue et est accusé de meurtre avec préméditation. Sa famille a été menacée et forcée de quitter sa maison. Des menaces de mort avaient été pulvérisées sur le mur de l’école de sa fille. La levée de fonds a permis de récolter plus de 800 000 euros en quelques jours seulement.
La collecte de fonds a été organisée par le haut responsable égyptien Jean Messiha, initialement impliqué avec le Rassemblement national et plus récemment pour le candidat présidentiel d’extrême droite Eric Zemmour. Agé de 52 ans, diplômé du centre de formation français ENA, né au Caire, il s’est fait connaître dans les médias comme « Arabe dehors, Français dedans ». Marine Le Pen a pris ses distances avec Messiha après avoir qualifié l’islam « d’incompatible avec la république ». La collecte de fonds « ne contribue pas au rétablissement de la paix », a déclaré lundi le ministre de la Justice Dupond-Moretti.