dMardi, des militants du groupe écologiste Sea Shepherd ont déposé des cadavres de dauphins ensanglantés devant le Parlement européen à Strasbourg dans l’espoir que l’UE forcera la France à arrêter les techniques de pêche aveugles.
« Nous nous présentons devant le Parlement européen parce qu’aujourd’hui l’État français ne fait rien, il n’y a pas de mesures efficaces pour protéger les dauphins. La Commission européenne a demandé à la France d’agir, mais rien n’a été fait. Nous demandons à l’Europe d’être plus intransigeante », a déclaré à l’AFP Frédéric Pizzol, co-chef de mission de Sea Shepherd France.
Les militants ont déposé sept restes de dauphins et brandi une banderole proclamant en anglais : « Des milliers de dauphins sont tués chaque année en France pour qu’ils puissent manger du poisson ».
Ces animaux « ont été découverts hier sur les plages de Vendée et sont victimes d’engins de pêche non sélectifs », a expliqué Pizzol, expliquant que sur le seul mois de février son ONG en a observé 19 pris dans les filets des bateaux de pêche et filets maillants.
« Quand ils sont pris dans des filets de pêche, ils ne peuvent pas respirer, donc c’est une mort avec de grandes souffrances », a-t-il poursuivi, décrivant des dauphins sur lesquels « on voit des marques de filet, des écorchures, des bleus sur les poumons parce qu’ils sont morts par noyade ». .
Environ 400 petits cétacés ont été retrouvés échoués sur la côte atlantique du 1er décembre au 15 février, selon l’Observatoire Pelagis, qui enregistre ces échouages depuis 1970. Selon Sea Shepherd France, 6 000 à 10 000 dauphins sont retrouvés morts chaque année après avoir été capturés dans les réseaux.
Comme d’autres ONG, Sea Shepherd France demande l’arrêt temporaire de certains types de pêche à certaines périodes de l’année où des pics d’échouages de dauphins sont observés sur les côtes.
L’ONG attend une décision du Conseil d’Etat prochainement.
Fin février, l’orateur public du Conseil d’Etat, dont les avis sont généralement suivis par la plus haute juridiction administrative, s’est prononcé en faveur de la mise en place dans les six mois de fermetures spatio-temporelles de certaines pêcheries tenues pour responsables de la mort de nombreux cétacés.